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06/06/2006
Robert Schumann : Etudes symphoniques, opus 13
Serge Prokofiev : Roméo et Juliette, opus 75

Alberto Nosè (piano)
Enregistré à l’Abbaye de l’Epau (30 janvier-5 février 2006) – 71’19
Nascor/Ysaÿe records NS02



Non content d’avoir créé sa propre maison d’édition, le Quatuor Ysaÿe consacre une collection au parrainage des «talents émergents». Après le Quatuor Amedeo Modigliani, il prend ainsi sous son égide Alberto Nosè, vingt-six ans, pour le deuxième album de cette série. Album au sens propre du terme, puisque force est d’admirer, à l’image des publications Ysaÿe records, la présentation particulièrement soignée de ce produit.


Le pianiste italien possède à son actif un nombre particulièrement impressionnant de distinctions internationales, comprenant entre autres (!) un deuxième prix au Concours Busoni (1999), un cinquième prix au Concours Chopin (2000) et un premier prix au Concours de Santander (2005). Et le public français se souvient sans doute de son deuxième grand prix au Concours Long-Thibaud en 2004 (voir ici), juste après Siheng Song mais devant Jean-Frédéric Neuburger. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il a également reçu le prix de l’Acédémie musicale de Villecroze qui lui a permis d’enregistrer ce disque.


Dans les Etudes symphoniques (1835/1837) de Schumann, le mérite de Nosè est de restituer l’intégralité des pièces écartées ou ajoutées par le compositeur au fur et à mesure des différentes éditions. Moins uniment athlétique en même temps plus sage, mais techniquement toujours aussi irréprochable que dans son programme «récital» de la finale au concours Long-Thibaud (voir ici), il avance avec l’assurance d’un rouleau compresseur, privilégiant le contrôle sur la fougue et la démesure, qui se perdent ici en à-coups brutaux, en hésitations et en raideur.


Malgré les efforts louables de Bernard Fournier dans une notice historique et analytique (en français, anglais, allemand, italien et espagnol) à la fois précise et complète, il est difficile, hormis une commune exigence de virtuosité, d’établir des liens avec les dix pièces adaptées de Roméo et Juliette (1936/1937) de Prokofiev, exactement un siècle plus tard. Dans cette œuvre pourtant moins écrasée de références que celle de Schumann, Nosè ne parvient que rarement à attirer l’attention, encore qu’avec une souplesse sans doute insuffisante, et déçoit par une absence d’envergure inattendue dans ces pages pourtant généreuses en couleurs et en mélodies. Prokofiev n’est certes pas Puccini, mais avec cette musique d’un romantisme flamboyant, dont lui-même dirigeait des extraits symphoniques avec une rare vigueur, pourquoi adopter une telle distance, négligeant par exemple aussi ouvertement l’indication espressivo dans Frère Laurent?


Le site de Nascor


Simon Corley

 

 

 

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