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11/03/2003
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47
Aram Khatchaturian : Concerto pour violon

Sergey Khachatryan (violon), Sinfonia Varsovia, Emmanuel Krivine (direction)
Enregistré en juillet 2003
Naïve V 4959





Après un premier récital chez EMI, le violoniste présente ici en quelque sorte son passeport: une photographie (sobre, une fois n’est pas coutume pour ce genre de carte de visite), une date de naissance (1985), une nationalité (arménienne) et un prestigieux visa (premier prix au Concours Jean Sibelius en 2000). Signes particuliers? Deux concertos qui partagent la même tonalité de mineur et qui, surtout, révèlent, derrière l’un de ces nombreux talents précoces qui se succèdent en vitrine des maisons de disques, une véritable personnalité.


Dans le Concerto de Khatchaturian, quelque peu oublié, même au disque, après avoir pourtant été créé et défendu par Oïstrakh, dont Khachatryan se dit d’ailleurs un fervent admirateur, le jeune Arménien n’en rajoute pas, son interprétation conservant toujours une admirable tenue: sobriété de l’Allegro con fermezza, intériorité de l’Andante sostenuto, rigueur de l’Allegro vivace final, comme si l’ampleur de ses moyens techniques, la pureté de sa sonorité, l’intensité de son sentiment national et une solide maturité lui permettaient de prendre le recul nécessaire. L’orchestre l’accompagne avec l’énergie cinglante et dégraissée si caractéristique de Krivine, mais la prise de son ne favorise malheureusement pas le violon, quelque peu en retrait.


Si on l’attendait donc peut-être plus expansif chez Khatchaturian, alors qu’il est ici davantage sur la réserve que lors de son récent concert avec l’Orchestre national de France (voir ici), il surprend en revanche dans le Concerto de Sibelius par une lecture puissamment rhapsodique, notamment dans l’Allegro moderato initial, tour à tour hagard, avec de véritables cris du violon, et d’un lyrisme postromantique. Véhément, procédant par à-coups, il s’y livre davantage que dans les deux autres mouvements, qui laissent sans doute moins la place à une vision aussi dramatique et généreuse à la fois. A l’unisson de cette conception, l’orchestre se fait cette fois-ci ample et opulent.


Simon Corley

 

 

 

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