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11/05/2001
Johann Sebastian Bach
Concerto pour clavecin en mineur BWV 1052, Triple concerto en la mineur BWV 1044 pour flûte, violon, clavecin et cordes.
Johann Gottfried Müthel
Concerto pour clavier en si bémol majeur.


Akademie für Alte Musik de Berlin.

Harmonia Mundi HMC 901740


Ca démarre sec et on ne peut s'empêcher d'éprouver un petit frisson de plaisir à l'écoute de ce tempo plus qu'allant et de ces vrombissements de basses. Le concerto pour clavecin en mineur rutile. Oui, mais…..passée la première surprise, que tout cela sonne mécanique ! On a l'impression d'être à l'écoute d'un beau moteur, les doigts du claveciniste frappant comme des pistons et l'on songe à cette étrange expression qui se fait jour parfois dans les commentaires de concert ou de disque de certains ensembles baroques d'aujourd'hui : motorique ! On pense aussi à ces horribles boîtes à rythme en usage dans d'autres types de musique et dont la caractéristique première est l'effroyable régularité. C'est l'impression qui se dégage de cette interprétation de l'Akademie für Alte Musik de Berlin. Implacable jusqu'au moment où peu avant la fin du premier mouvement, le clavecin joue un bref passage en soliste et découplé de l'orchestre, s'autorise soudain des inégalités rythmiques tout à fait surprenantes. A supposer qu'on ait voulu laisser le bénéfice du doute à l'orchestre en ce qui concerne la musicalité, le second mouvement confirme hélas son déficit. Lourd, aussi peu musical et poétique que possible. On se convainc que les musiciens s'ennuient et ont hâte de retrouver la griserie de la vitesse débridée.
Le problème posé par le Triple concerto est un peu différent. Là, c'est l'équilibre sonore qui pose problème car le choix pour l'instrument à clavier s'est porté sur un pianoforte. Allié à la flûte et au violon solistes, il sonne diablement aigrelet et paraît complètement écrasé par la pâte orchestrale dense et riche. L'effet produit est fort curieux et passablement désagréable. Si l'on ajoute que les solistes semblent assez peu inspirés, il ne reste pas grand chose pour défendre cette interprétation.
On attendait donc beaucoup de la surprise de ce disque, une œuvre d'un inconnu, un certain Müthel né en 1728 et donc de quelque quarante trois ans plus jeune que Bach, mais qui fut brièvement son disciple. On le dépeint comme un artiste original et un personnage assez excentrique. En écoutant son concerto, on songe à Carl Philippe Emmanuel Bach, parfois aussi à Haydn mais force est de reconnaître qu'en dehors de quelques effets de surprise, il s'agit là d'une musique pleine de poncifs et de redites et sans grand intérêt autre qu'historique.


Florence Trocmé

 

 

 

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