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09/04/2025 « Plein jeu »
Johann Sebastian Bach : Prélude et Fugue en ré majeur, BWV 532 – Toccata, Adagio et Fugue en ut majeur, BWV 564 – Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ, BWV 639 – Prélude et Fugue en mi bémol majeur, BWV 552 – Nun komm, der Heiden Heiland, BWV 659 – Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 565 (transcriptions Ferruccio Busoni) Jean-Philippe Collard (piano)
Enregistré à Metz (22-25 avril 2024) – 68’29
La Dolce Volta LDV139 (distribué par Outhere)
Sélectionné par la rédaction

Voilà un enregistrement qui va faire plaisir autant aux pianistes amateurs qu’aux amateurs de transcriptions. Quasiment tous les pianistes en herbe se sont essayés au moins aux transcriptions par Ferruccio Busoni (1866‑1924) des préludes de choral de Bach, du moins les plus célèbres, Ich ruf’ zu Dir, Herr Jesu Christ et Nun komm, der Heiden Heiland. Jean‑Philippe Collard offre un choix beaucoup plus large de ces transcriptions publiées en 1920 à Leipzig (Gesammelte Ausgabe Bach-Busoni, Volume IIIes‑ Ubertragungen) qui comporte deux grands Préludes et Fugues pour orgue et deux Toccatas, dont la plus célèbre en ré mineur.
L’approche de Jean-Philippe Collard pour ces transcriptions n’est pas à tendance romantique comme celle de certains interprètes du passé (Yvonne Lefébure, Wilhelm Kempff) ou plus récents (Anne Queffélec, Alexandre Tharaud). Fils d’organiste, il joue au plus près de l’idée qu’il se remémore de ces pièces jouées à l’orgue avec des recherches de sonorités qui s’efforcent de se rapprocher de celles des jeux de l’instrument d’église. Relief entre les claviers, jeux de pédales, sonorités pleines et toujours contrôlées, il suit à lettre le travail de Busoni si génial dans sa fidélité à Bach et se joue des difficultés techniques qui parsèment ces pièces notamment les deux fugues BWV 532 et 552. Le pianiste s’explique de ses choix avec beaucoup de clarté et d’enthousiasme dans le livret très soigné de cet enregistrement.
Ce disque vient s’ajouter à la belle discographie de Jean‑Philippe Collard pour l’éditeur français indépendant La Dolce Volta après six volumes consacrés à Chopin, Schumann, Fauré, Granados et à la musique russe (Scriabine, Rimski‑Korsakov, Rachmaninov et Moussorgski).
Olivier Brunel
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