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06/12/2025
« Dietrich Fischer-Dieskau. A Centenary Tribute »
Ferruccio Busoni : Lied des Unmuts, BV 281 – Zigeunerlied, BV 295a – Schlechter Trost, BV 298a – Lied des Mephistopheles, BV 278a [1] – Zigeunerlied, BVes295a [2]
Anna Amalia : Auf dem Land [2]
Johann Friedrich Reichardt : Beherzigung (Aus « Lila ») [2]
Carl Friedrich Zelter : Gleich und gleich [2]
Richard Strauss : Gefunden, TrV 220/1 [2]
Max Reger : 18 Lieder, opus 75 : « Einsamkeit » [2]
Gustav Mahler : Ablösung im Sommer – Um schlimme Kinder artig zu machen – Selbstgefühl – Rückert-Lieder : 1. « Ich atmet’ einen linden Duft! », 3. « Blicke mir nicht in die Lieder » & 5. « Um Mitternacht » [3]
Zoltán Kodály : Deux Chants, opus 5, K.34 – Kádár Kata, K.127 [4]
Entretiens avec Jon Tolansky à l’occasion des soixante-quinzième [5] et quatre‑vingtième [6] anniversaires

Dietrich Fischer-Dieskau (baryton), Karl Engel [3], Irwin Gage [2], Gerald Moore [1] (piano), London Symphony Orchestra, Zoltán Kodály (direction) [4]
Enregistré en public à Londres (3 juin 1960 [4], 14 mai 1962 [1] et 6 juillet 1970 [3]) et à Helsinki (6 septembre 1971 [2]) et en studio à Berlin (2000 [5] et 2005 [6]) – 145’17
Album de deux disques SOMM/Ariadne 5038-2 (distribué par Socadisc)


Sélectionné par la rédaction





On fête actuellement le centième anniversaire de la naissance du baryton allemand Dietrich Fischer‑Dieskau (1925‑2012). S’il est le chanteur ayant le plus enregistré au siècle dernier et alors que tous ses éditeurs successifs ont largement réédité sur CD l’intégralité de ses enregistrements de studio, opéras, oratorios, lieder ainsi que des concerts et de très nombreux récitals de lieder live – une discographie canonique –, il semble qu’il restera toujours de bonne surprises. C’est ce que prouve l’édition de ce nouvel album, qui regroupe, dans un son très acceptable (à l’exception du concert finlandais), des extraits de quatre concerts donnés principalement au Royal Festival Hall de Londres dans les années 1960 et à Helsinki en 1971 avec trois de ses accompagnateurs habituels (Gerald Moore, Irwin Gage et Karl Engel) pour des récitals de lieder ainsi que des extraits d’un concert donné en 1960 avec le l’Orchestre symphonique de Londres et Zoltán Kodály dirigeant ses propres compositions.


Dietrich Fischer-Dieskau (DFD) a toujours défendu ardemment, au cours de ses quarante‑cinq années d’exercice, la musique moderne et souvent contemporaine (Henze, Reimann, Britten, Stravinsky, Messiaen, Poulenc notamment). Ces extraits de récitals le montrent dans un répertoire beaucoup moins romantique que celui qui l’a rendu célèbre dans le domaine du lied. Ferruccio Busoni, Gustav Mahler, Carl Friedrich Zelter, Richard Strauss, Max Reger, Anna Amalia et Zoltán Kodály, ce dernier chanté en hongrois, sont au programme de cette très grande heure de chant à un niveau superlatif, provenant de concerts des années au cours desquelles DFD était au zénith de ses moyens vocaux et de sa gloire internationale.


Si la sélection de lieder de Mahler représente la partie la moins rare de ces récitals, il est intéressant de les entendre avec accompagnement de piano (par Karl Engel) avant que DFD ne se livre à cet exercice avec d’autres accompagnateurs, Leonard Bernstein notamment. A l’époque, le baryton avait de sérieux concurrents pour l’interprétation de ces lieder et s’il n’a pas vocalement la rondeur chaleureuse d’un Hermann Prey ni le timbre sombre d’un Walter Berry, il a certainement été une référence pour de très nombreux barytons des générations suivantes comme l’expliquent Thomas Hampson et Graham Johnson dans des interview citées dans le livret (en anglais).


En revanche, Ferruccio Busoni est un compositeur que DFD a largement défendu pendant sa carrière, notamment son opéra Doktor Faust. Il chante, ici accompagné par Gerald Moore et Irwin Gage, des lieder d’après Goethe assez tardifs dans l’œuvre du compositeur lors d’un récital donné à Helsinki en 1971 dont le programme comprenait aussi des lieder d’après Goethe de Zelter, Johann Friedrich Reichardt, Richard Strauss, Max Reger et Anna Amalia.


Encore plus rare dans son vaste répertoire est le récital londonien avec orchestre de 1960 dans lequel il donnait en hongrois et sous la direction du compositeur des chants de Kodály. Deux longs chants de 1917 et Kádár Kata (1943), imposante déclamation mélancolique composée d’après une ballade populaire transylvanienne étaient au programme. L’aptitude à chanter dans des langues étrangères était une des facettes de l’art de DFD. Il a chanté outre dans sa langue maternelle en latin, français, italien, russe, anglais, hébreu et hongrois, où il a été un interprète inoubliable du Barbe‑Bleue de Bartók.


Le second disque regroupe deux entretiens réalisés à Berlin par le journaliste britannique Jon Tolansky, auteur de l’excellent notice du livret, à l’occasion des soixante‑quinzième et quatre‑vingtième anniversaires du chanteur, respectivement en 2000 et 2005, qui n’avaient jamais été édités dans leur intégralité (73 minutes). Dans un anglais impeccable et raffiné, DFD aborde de nombreux sujets relatifs à son art : répertoire, compositeurs, technique, lied, opéra, enseignement, écriture, tous pistés afin que par l’auditeur puisse les choisir aisément. Outre le plaisir de la présence vocale, ces entretiens apporteront de précieux renseignements sur l’exceptionnelle carrière (en longévité, diversité et richesse de répertoire) au service de la musique de cet immense artiste.


Olivier Brunel

 

 

 

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