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01/27/2024
« Hommage »
Franz Liszt : Etudes d’exécution transcendante, S. 139 : 1. « Preludio », 3. « Paysage », 10. « Appassionata » & 11. « Harmonies du soir » [1] – En rêve [2] – Nuages gris [2]
Richard Wagner : Isoldes Liebestod (arr. Liszt) [1]
Alban Berg : Sonate pour piano, opus 1 [2]
Alexander von Zemlinsky : Quatre Fantaisies d’après des poèmes de Richard Dehmel, opus 9 [3]
Johann Sebastian Bach : Suite anglaise n° 2, BWV 807 [4] – Variations Goldberg, BWV 988 [5]
Joseph Haydn : Variations en fa mineur, Hob. XVII.6 [6]
Johannes Brahms : Variations et Fugue sur un thème de Haendel, opus 24 [7]
Maurice Ravel : Miroirs [8] – Valses nobles et sentimentales [8] – La Valse [8]
César Franck : Quintette avec piano [9]
Béla Bartók : Sonate pour deux pianos et percussion, Sz. 110 [10]
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 21 « Waldstein », opus 53 [11]
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition [8]
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 3, opus 30 [12] – Rhapsodie sur un thème de Paganini, opus 43 [13] – Deux Pièces pour piano à six mains : 2. « Romance » [14]
Nicholas Angelich, Martha Argerich [10, 14] (piano), Camille Baslé, Jean‑Claude Gengembre (percussion), Quatuor Ebène : Pierre Colombet, Gabriel Le Magadure (violon), Mathieu Herzog (alto), Raphaël Merlin (violoncelle) ; Orchestre Philharmonique de Radio France [12], Orchestre du Capitole de Toulouse [13], Myung‑Whun Chung (piano [14], direction [12]), Tugan Sokhiev [13] (direction)
Enregistré en public à Douai (12 décembre 1995 [3]), à Paris (30 janvier [6], 24 [1] et 29 [2] mai 1999, 19 mars 2010 [12], 16 mai 2011 [5], 6 avril [13] et 11 juin [8] 2013, 17 octobre 2016 [10]), Verbier (31 juillet 2010 [9]), Québec (14 mars 2011 [4]), Lyon (9 janvier 2015 [11]), Orange (10 juillet 2015 [14]) et Vannes (10 avril 2019 [7]) – 468’
Coffret de sept disques Erato 5054197697676185 ou 054197676185
 Must de ConcertoNet
L’éditeur français Erato rend hommage au pianiste américain Nicholas Angelich, disparu en 2022, avec une superbe moisson d’enregistrements publics tout à fait inédits.
La disparation du pianiste franco-américain Nicholas Angelich le 21 avril 2022 à l’âge de 51 ans a suscité une émotion intense autant parmi ses admirateurs que parmi ses pairs et du milieu professionnel musical, auprès de qui il jouissait d’une grande popularité. Sa carrière était lancée de façon irrémédiable et sa discographie de studio déjà riche. Son principal éditeur (avant de signer un contrat avec Erato-Warner, il n’avait enregistré que trois fois chez Mirare, Naïve et Harmonia Mundi) n’a pas tardé à lui rendre un hommage appuyé, non en réunissant paresseusement ses enregistrements de studio déjà publiés (ce qui pourrait venir plus tard) mais en collectant un bon nombre d’enregistrements de concerts pris sur le vif et tous inédits au disque. Sept disques, soit presque huit heures de musique, dans des conditions sonores techniques optimales en un petit coffret qui constitue un trésor inestimable.
Tout le répertoire affectionné par cet artiste figure au cours de ce parcours qui, de 1995 à 2019, nous mène dans des endroits aussi éloignés que Paris, Québec, Vannes, Douai, Lyon, Verbier et Orange, où ont été enregistrés ces concerts ou extraits de concerts. Les Variations Goldberg de Bach au Théâtre des Champs‑Elysées en 2011 sont le seul exemple de doublon avec sa discographie officielle. Il les avait enregistrées la même année pour Virgin mais elles n’avaient pas l’urgence qu’elles ont en public tout comme la Deuxième Suite anglaise, enregistrée au Grand Théâtre de Québec la même année.
Il est difficile d’établir une hiérarchie dans ce formidable coffret tant chaque enregistrement passionne par l’engagement du pianiste et ses qualités pianistiques. Le plus attendu du répertoire, comme ces Tableaux d’une exposition au Théâtre des Champs‑Elysées en 2013 où les prises de risque donnent le frisson, ou les Variations et Fugue sur un thème de Haendel de Brahms enregistrées à Vannes en 2019. Comme le plus rare, avec les savoureuses Quatre Fantaisies sur des poèmes de Richard Dehmel de Zemlinsky (Douai, 1995) ou les Variations en fa mineur de Haydn (Théâtre des Champs‑Elysées, 2019).
On l’y retrouve aussi chambriste exceptionnel au Festival de Verbier de 2010, entraînant le Quatuor Ebène dans un étourdissant Quintette en fa mineur de Franck et, en 2016 à la Philharmonie de Paris, emmenant sur les plus hauts sommets la Sonate pour deux pianos et percussions de Bartók avec comme partenaires Martha Argerich, Camille Baslé et Jean‑Claude Gengembre. Etonnant aussi cet encore rescapé d’un concert aux Chorégies d’Orange 2015 où, à six mains avec Martha Argerich et Myung‑Whun Chung, il porte aux nues la Romance de Rachmaninov (déjà disponible sur un DVD Bel Air).
Peu de répertoire avec orchestre, mais sublime, avec un noble Troisième Concerto de Rachmaninov avec l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Chung en 2010 et sa Rhapsodie sur un thème de Paganini à la Salle Pleyel en 2013 avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse et Tugan Sokhiev, où il entraîne l’auditeur dans un labyrinthe pianistique dans lequel l’intention ne se relâche jamais.
N’oublions pas ses prestations en récital dans des Ravel d’outre‑tombe au Théâtre des Champs‑Elysées en 2013 (année faste), ni un récital Liszt/Berg où il confronte des pièces tardives du premier à l’Opus 1 du second à Radio France en 1999.
Le livret contient un vibrant hommage de Gérard Caussé et une présentation intitulée « Ange... Angel... Angelich » par Pierre‑Martin Juban.
Olivier Brunel
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