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11/01/2023
« Nymphes »
Henri Desmarest : Circé : Prélude pour la Nymphe de la Seine, « Bornez ici votre course incertaine »
Jean-Baptiste Lully : Le Triomphe de l’Amour : Gavotte pour Orithie et ses Nymphes, Entrée des Nymphes de Diane & Air pour l’entrée de Borée et des 4 Vents – Alceste : L’Art d’accord avec la nature – Isis : Deuxième air – Armide : Prélude, « Au temps heureux où l’on sait plaire » & Prélude, « Ah ! Quelle erreur ! quelle folie ! » – Proserpine : « Les beaux jours et la Paix sont revenus ensemble », Premier air, « Que notre vie doit faire envie », « Belles fleurs, charmant ombrage », Second air & « Vaine fierté, faible rigueur »
Pascal Colasse et Louis Lully : Le Ballet des Saisons : « Me plaindrai-je toujours, Amour, sous ton empire ? »
François Couperin : Premier livre de pièces de clavecin (2e ordre) : 17. « Les Idées Heureuses » – Premier livre de pièces de clavecin (5e ordre) : 9.  « La Flore »
André Campra : Tancrède : Menuet, « Nos plaisirs seront peu durables » & « Règne, Amour » – Aréthuse ou La Vengeance de l’Amour : « Sévère tyran de mon cœur »
Jean-Philippe Rameau : Deuxième livre de pièces de clavecin (Suite en ré majeur) : 8. « Les Cyclopes » – e : Platée : Premier menuet dans le goût de vielle, Premier air pour les fous & « Soleil, fuis de ces lieux »
François Colin de Blamont : Endymion : « Jouissez de l’heureux partage », « Dans nos forêts tout plaît, tout enchante », Loure & Rondeau, « Chantons dans ces retraites »
François Francœur et François Rebel : Ismène : « O vous qui nous fîtes entendre » – Zélindor, roi des Sylphes : Air pour les Nymphes, « Il faut que tout seconde », Air, « Sur vos pas, par quel charme admirable », & Passepied
Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville : Titon et l’Aurore : Air lent et très doux, « Que je plains les cœurs amoureux », & « Ce ruisseau qui dans la plaine »
Jean-Marie Leclair : Scylla et Glaucus : « Serments trompeurs »

Virginie Thomas, Maud Gnidzaz (dessus), Anaïs Bertrand (bas‑dessus), Béatrice Martin (clavecin), Emmanuel Resche-Caserta (dessus de violon), Patrizio Germone (dessus et haute‑contre de violon), Christophe Robert (dessus et quinte de violon), Maialen Loth (taille de violon), Elena Andreyev (violoncelle), Etienne Galletier (théorbe), Alexis Kossenko (flûte traversière, flûte à bec), Gabrielle Rubio (flûte traversière), Neven Lesage (hautbois), Jon Olaberria (hautbois, basse de flûte), Josep Casadellà Cunillera (basson),
Enregistré dans le studio  2 de La Seine musicale, Boulogne-Billancourt (28‑30 mai 2022) – 69’42
L’Encelade ECL2203 – Notice, avec textes chantés, en français et en anglais


  Must de ConcertoNet





Sous le titre de « Nymphes », la soprano Virginie Thomas a bâti une sorte d’opéra constituée principalement d’une suite d’extraits de dix‑sept opéras baroques d’auteurs différents, mais exclusivement français et repris pour peu qu’ils fassent intervenir ces personnages sensuels et malicieux quoique souvent accessoires que sont les nymphes. Les extraits sont présentés chronologiquement en trois actes (avec prologue et entracte) alors qu’il s’agit d’un collage de scénettes provenant d’œuvres éparses composées entre 1674 et 1753, qu’il n’y a aucun récit unique et que Virginie Thomas a parsemé « son » opéra de danses et de pièces de clavecin sans rapport avec le monde de l’opéra. Mais la voix de la soprano, la présence du clavecin de Béatrice Martin comme du violon d’Emmanuel Resche-Caserta et l’unité d’approche en assurent la cohérence stylistique, comme si c’était un véritable et unique opéra, baroque et fantaisiste.


Les extraits d’opéras ont parfois été reformatés pour des effectifs réduits, comme c’était le cas au dix-huitième siècle pour être interprétés dans les salons mais le résultat demeure de grande qualité. On apprécie notamment la souplesse, l’articulation (sans outrance) et l’homogénéité de la voix de Virginie Thomas. Elle sait se faire tantôt ensorcelante tantôt inquiète et ses « r » sont gracieusement roulés. On est séduit par ses interprétations sensibles autant que frémissantes. Les quinze artistes qui l’ont suivie dans l’aventure, cette sorte de promenade champêtre, ne sont pas en reste. Ils participent pleinement à la fraîcheur et au naturel du disque. On pourrait croire qu’ils forment un « ensemble » à proprement parler alors que ce n’est pas le cas. Ils ne sont en rien des faire‑valoir, discrets autant que pauvres. Et il y a ainsi des pépites comme l’air « Nos plaisirs seront peu durables », extrait du Tancrède d’André Campra (1660‑1744), ou les pages magnifiques quoique méconnues de François Colin de Blamont (1690‑1760). Mais, à vrai dire, tout est incroyablement vivant et interprété avec goût.


Ce premier disque de Virginie Thomas constitue une belle réussite. Réécouté plusieurs fois, on ne s’en est pas lassé. On le conseille donc fortement.


Stéphane Guy

 

 

 

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