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08/15/2023
« Poétesses symphoniques »
Augusta Holmès : Andromède
Lili Boulanger : D’un matin de printemps – D’un soir triste
Mel Bonis : Femmes de légende : « Le Rêve de Cléopâtre », opus 180/1, « Ophélie », opus 165, & « Salomé », opus 100
Betsy Jolas : A Little Summer Suite

Orchestre national de Metz Grand Est, David Reiland (direction)
Enregistré dans la Grande Salle de l’Arsenal/Cité de la musique, Metz (26‑30 octobre 2021) – 61’25
La Dolce Volta LDV103 – Notice en français et anglais





Les compositrices du passé, peu nombreuses pour des raisons désormais bien connues – analysées notamment dans Compositrices, l’égalité en acte (Centre de documentation de la musique contemporaine, Editions MF, collection Paroles) –, et dont une grande part de la production reste à défricher, et celles du présent ont le vent en poupe. Le présent disque s’inscrit totalement dans le mouvement, pour ne pas dire la vague, de réhabilitations et de valorisation en cours. Il révèle ainsi des pages méconnues, leur point commun étant de relever du genre du poème symphonique.


Le disque s’ouvre avec une pièce somptueuse, principalement sous influence wagnérienne, une Andromède (1883) d’Augusta Holmès (1847‑1903), anglo-irlandaise naturalisée française en 1873 et qui fut la compagne du poète Catulle Mendès (« Crapule Membête » pour Théophile Gautier...). L’œuvre suit pas à pas un beau poème de la compositrice elle‑même que l’on peut lire dans la notice. Roulements de timbales et cuivres lui fournissent une force indéniable tandis que les flûtes pourraient faire penser à quelque ballet de Tchaïkovski.


Les deux petits poèmes symphoniques (1918) qui suivent sont signées de Lili Boulanger (1893‑1918). L’univers musical est cette fois radicalement différent, gentiment bucolique pour le premier, plus inquiétant et mystérieux, et peut‑être marqué par le pressentiment de la mort pour le second, les deux étant cette fois sous influence debussyste.


De Mel Bonis (Mélanie Bonis, 1858‑1937) sont alors proposés trois des huit portraits de Femmes de légende, datant de 1909 : Le Rêve de Cléopâtre, Ophélie et Salomé. Mélopées orientalisantes, atmosphères flottantes et rythmes ensorcelants se succèdent sans constituer pour autant des moments marquants.


Enfin le disque s’achève par les sept très brefs mouvements (maximum 2 minutes) d’une Petite suite d’été de la compositrice franco-américaine Betsy Jolas (née en 1926). Il s’agit d’une commande de Sir Simon Rattle créée à Berlin en 2016. L’œuvre débute par des crescendos dans la sphère tonale mais bifurque rapidement vers une déambulation sans vrai but et où dominent les percussions. La notice présente des photographies de la compositrice, dont la figure fait penser à feu Henri Dutilleux (1916‑2013) par sa longévité créatrice, sa vivacité d’esprit à plus de 95 ans, son souci d’indépendance, sa présence bien repérable à de nombreux concerts et sa production somme toute assez rare, en compagnie de l’orchestre au travail. C’est dire que l’on a ici probablement une interprétation de référence.


Mais c’est bien la globalité du disque qui mérite des éloges. L’Orchestre national de Metz Grand Est, aux qualités instrumentales indéniables, y est dirigé de façon très claire par son directeur musical d’origine belge, David Reiland (né en 1979). Et l’enregistrement valorise superbement ce travail de qualité, la netteté des prises de parole comme l’ampleur orchestrale.


Stéphane Guy

 

 

 

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