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06/11/2023
« Teatro Sant’Angelo »
Michelangelo Gasparini : Rodomonte Sdegnato : « Il mio crudele amor »
Fortunato Chelleri : Amalasunta : « Astri aversi » & « La navicella » – Sonate en trio en sol mineur : 1. Adagio
Giovanni Alberto Ristori : Cleonice : « Con favella de’ pianti », « Quel pianto che vedi » & « Qual crudo vivere » – Un pazzo ne fa cento ovvero Don Chisciotte : « Su robusti » – Temistocle : « Aspri rimorsi » – Arianna : « Nell’onda chiara »
Antonio Vivaldi : L’Olimpiade, RV 725 : « Siam Navi » – Andromeda liberata, RV Anh. 117 : « Sovvente il sole »– Arsilda, Regina di Ponto, RV 700 : « Ah non so, se quel ch’io sento » – La verità in cimento, RV 739 : « Con più diletto » & « Tu m’offendi » – L’incoronazione di Dario, RV 719 : « Quella bianca e tenerina »
Giovanni Porta : Arie nove dà Batello : « Patrona reverita »

Adèle Charvet (mezzo-soprano), Le Consort, Théotime Langlois de Swarte (violon, direction)
Enregistré au Temple du Saint Esprit, Paris (février 2022) – 66’10
Alpha 938 (distribué par Outhere) – Notice (en français, anglais et allemand) d’Olivier Fourès


Must de ConcertoNet





Si l’on veut connaître avec quelques détails la vie des théâtres vénitiens au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, on se reportera à l’excellente Venise de Vivaldi de Patrick Barbier (Grasset, octobre 2002, p. 172 s.). Qu’il nous suffise de rappeler ici, en guise d’introduction, que la vie musicale vénitienne, qui a vu se créer les premiers opéras en 1637, connaissait de nombreux théâtres, du S. Cassiano (propriété de la richissime famille Tron) au luxueux S. Giovanni Grisostomo (de la famille Grimani) en passant par le S. Moisé des Giustinian et donc le Sant’Angelo, théâtre plus populaire des familles Capello et Marcello. C’est en ce dernier écrin que furent créées les œuvres dont nous pouvons entendre divers extraits sur ce disque absolument enthousiasmant.


Le Consort, passant pour l’occasion de ses quatre membres fondateurs à un orchestre relativement conséquent de vingt‑trois membres, avait déjà eu la main heureuse en s’attachant la collaboration de la soprano Eva Zaïcik dans un disque Händel à couper le souffle ; le voici qui réitère le sublime avec cette fois‑ci la soprano Adèle Charvet, dont les indéniables talents ont déjà eu les faveurs de nos colonnes, aussi bien dans Offenbach que dans Berlioz, Gounod ou la mélodie anglophone. Il va désormais falloir y ajouter le baroque italien !


La voix est tour à tour bouleversante (« Con favella de’ pianti », extrait de Cleonice de Ristori, avec l’accompagnement minimaliste des cordes), emportée et capable de toutes les virtuosités (l’extrait de L’Olimpiade, avec un Consort chauffé à blanc) quand elle ne se livre pas à l’émotion pure (on pleure avec Adèle Charvet en l’écoutant le « Ah non so, se quel ch’io sento » tiré d’Arsilda du même Vivaldi). Bref, on ne sait pas quoi devoir saluer en premier lieu ; peut‑être la capacité de la jeune chanteuse à incarner ses personnages avec une justesse de chaque instant, faisant preuve à la fois d’une maîtrise technique et d’une maturité musicale à se pâmer. De nouveau, Le Consort affirme pour sa part ses qualités instrumentales, indéniables là aussi : l’écrin qu’il offre à Adèle Charvet dans le trop bref « Il mio crudele amor » extrait du rarissime Rodomonte Sdegnato de Gasparini, le violon enjôleur de Théotime Langlois de Swarte dans l’immense « Sovvente il sole » (Andromeda liberata de Vivaldi), la succession hautbois, cordes, orchestre dans l’extrait de Temistocle de Ristori (quelle ampleur dans le son...) ne sont que trois exemples parmi tous ceux que l’on pourrait détailler à l’envi. L’adéquation entre voix et instruments est exemplaire et fait de ce disque (où douze des dix‑sept extraits sont enregistrés en première mondiale même si, et sauf erreur, l’extrait de L’incoronazione di Dario nous était déjà connu grâce à l’enregistrement intégral paru dans l’Edition Vivaldi de Naïve) un récital dont la tenue est étourdissante compte tenu de la jeunesse de l’ensemble des interprètes et des difficultés inhérentes à chaque pièce. On est ébahi et, surtout, on en redemande !


Le site d’Adèle Charvet
Le site du Consort


Sébastien Gauthier

 

 

 

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