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11/19/2022
Yannis A. Papaïoannou : Vingt‑quatre préludes pour piano, AKI51
Yannis Constandinidis : Huit danses des Iles grecques
Dimitry Lèvidis : Erste griechische romantische Sonate, opus 16

Cyprien Katsaris (piano)
Enregistré en l’église évangélique Saint‑Marcel, Paris (juillet-août 2020) – 61’33
Melism MLS‑CD 035 – Notice en anglais, français et allemand





Le pianiste franco‑chypriote Cyprien Katsaris (né en 1951) dispose de tels dons qu’il pourrait se contenter de jouer des pages rabâchées partout et principalement spectaculaires. Or s’il lui arrive de graver des œuvres de Bach, Mozart, Chopin et surtout Liszt avec bonheur, il prend un plaisir manifeste à nous faire découvrir des pièces méconnues d’auteurs oubliés en lien avec ses origines, au moins jusqu’à présent. On avait ainsi pu apprécier dans ces colonnes un de ses disques consacré à... Chypre. Ici, c’est la Grèce qui est mise à l’honneur.


De Yannis A. Papaïoannou (1910‑1989), auteur prolifique de plus de deux cent cinquante œuvres, on découvre tout d’abord Vingt‑quatre préludes (1939), chacun tournant autour de la minute. La veine est clairement impressionniste et debussyste, en dehors de la sixième pièce lorgnant du côté de Ravel, empreinte de mystère et peut‑être la plus belle, de la neuvième mâtinée d’une atonalité bien sage et de la treizième teintée d’un orientalisme envoûtant. La filiation est d’ailleurs confirmée d’une certaine façon par les titres donnés aux préludes (« Le matin près de la mer », « Les Oiseaux aquatiques », « La Vallée des peupliers », « La Fée », « Poisson d’or »...). Il n’y a pas d’esbroufe, il n’y a rien de révolutionnaire voire de particulièrement original dans ces préludes mais plutôt une délicate poésie, un sens de la mesure et une musicalité dignes de respect. Cela s’écoute fort agréablement, le piano étant toujours d’une extraordinaire limpidité. On sent une maîtrise rare du clavier et le pianiste en orfèvre qu’il est sait le faire chanter comme personne.


Cyprien Katsaris passe ensuite à Huit danses des Iles grecques (1954) de Yannis Constantinidis (1903‑1984), un compositeur assez connu semble‑t‑il de son vivant en Grèce et surtout renommé après son prix au concours de Barcelone de 1960 grâce à une mélodie chantée par la jeune Nana Mouskouri. Les pièces sont plus typiques, plus exotiques que les préludes précédents même si l’influence de Bartók et de Stravinsky s’entend assez bien. On les goûte avec plaisir, fantaisie et rythme s’y conjuguant harmonieusement.


Le récital s’achève avec une Sonate (1908) du compositeur grec naturalisé français, Dimitry Lèvidis (1886‑1951). On est cette fois du côté de Liszt, les arpèges déferlant comme des vagues. Cyprien Katsaris y excelle naturellement sans une once de vulgarité.
On ne regrette aucune de ces découvertes.


Le site de Cyprien Katsaris


Stéphane Guy

 

 

 

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