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11/06/2022
« Un monde fantastique »
Franz Liszt : Valse de l’opéra Faust de Gounod, S. 407 – Années de pèlerinage (Deuxième Année : Italie), S. 161 : 7. « Après une lecture du Dante »
Robert Schumann : Liederkreis, opus 39 : 12. « Frühlingsnacht » – Myrthen, opus 25 : 1. « Widmung » (transcriptions Liszt) – Kreisleriana, opus 16
Jean‑Baptiste Doulcet : Endymion

Jean‑Baptiste Doulcet (piano)
Enregistré au Théâtre de Poissy (20‑23 décembre 2021) – 77’47
Mirare MIR630 – Notice en français et en anglais





Le pianiste français Jean‑Baptiste Doulcet (né en 1992) prolonge encore aujourd’hui son apprentissage auprès de Julia Mustonen‑Dahlkvist, Dmitri Bashkirov, Hortense Cartier‑Bresson, Epifanio Comis et Alexey Lebedev. Il propose un parcours illustrant le monde du « fantastique », qui retient en fait des pièces romantiques associant Franz Liszt (1811‑1886) et Robert Schumann (1810‑1856), autour des Kreisleriana, cœur d’un disque au minutage généreux.


Dans la paraphrase sur la Valse de l’opéra Faust de Gounod de Liszt, il nous emporte moins que le délirant Georges Cziffra ; Jean‑Baptiste Doulcet sait se tenir. Les Kreisleriana (1838) ne captivent guère non plus. Toutes les notes sont évidemment là, le toucher ne manque pas de délicatesse mais où est l’esprit fantasque, le grain de folie, de ces pages ? On aimerait un clavier davantage creusé, un jeu plus contrasté laissant une place à une peu d’impulsivité. La troisième pièce, en principe « très agité », n’est ainsi marquée par aucun trouble. Dans la cinquième pièce, « très vive », on se traîne quasiment. La dernière est à peine « enjouée ». On ne peut occulter notre déception.


Jean‑Baptiste Doulcet paraît plus à son aise avec « Après une lecture du Dante » (1856) de Liszt, fantaisie pourtant redoutable. Les capacités digitales et le goût de Jean‑Baptiste Doulcet sautent aux oreilles et l’interprète en propose une assez belle version, plus pianistique qu’orchestrale cependant.


Encore plus intéressante est la dernière plage du disque, Endymion, une composition de Jean‑Baptiste Doulcet lui‑même inspiré d’un poème éponyme (1818) de John Keats tournant autour des sentiments d’un adolescent réclamant aux dieux le sommeil éternel de peur d’affronter la vieillesse et la mort. Après les vertiges lisztiens, on se laisse volontiers aller, rêveur, comme dans une barque glissant sur quelque rivière coulant nonchalamment sous les saules. Une fin de disque, assez mystérieuse, au langage incertain, tout à fait bienvenue.


Le site de Jean‑Baptiste Doulcet


Stéphane Guy

 

 

 

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