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08/31/2022
« Metamorphosis »
Philip Glass : Metamorphosis
Maurice Ravel : Miroirs
Camille Pépin : Number 1

Célia Oneto Bensaid (piano)
Enregistré à la Maison de l’Orchestre national d’Ile‑de‑France – 73’41
NoMadMusic NMM092 – Notice en français et en anglais





C’est un bien curieux mélange que propose la jeune pianiste Célia Oneto Bensaid (née en 1992) dans ce deuxième disque en solo. Sont associés, pour l’essentiel, Philip Glass (né en 1937) et Maurice Ravel (1875‑1937), non parce que l’un naît lorsque l’autre disparaît mais parce que tisser des liens entre leurs univers est « apparu comme une évidence » pour l’interprète (sic). Le rapprochement ne nous venait pourtant pas spontanément à l’esprit. C’est ainsi que « le mi mineur de la « Metamorphosis One » se transforme en mi majeur avec La Vallée des cloches ». Bon... Le résultat est que Metamorphosis est éclaté comme Miroirs et chaque recueil est présenté dans le désordre et en alternance avec l’autre. Après « Metamorphosis Four », il y a ainsi « Une barque sur l’océan ». Et au milieu de tout cela, une page (au titre encore une fois malheureusement en anglais) de Camille Pépin (née en 1990) qui « incarne le renouveau de l’école française » nous dit la pianiste dans la notice... Le montage paraît artificiel et peut‑être encore plus lorsqu’on fait référence à La Métamorphose (1915) de Kafka, toute musique impliquant finalement des métamorphoses sonores. Cela étant, on peut heureusement aujourd’hui reclasser tout cela, remettre de l’ordre, dans un baladeur numérique et oublier Kafka et ses terreurs au passage ; elles n’ont rien à faire ici.


On passera rapidement sur Number 1 (2020) de Camille Pépin, inspiré paraît-il par la peinture de Jackson Pollock : assurément entre l’esthétique répétitive américaine et celle des Miroirs, la page n’en est pas moins encombrée de lieux communs. L’interprétation ne peut malheureusement pas grand‑chose pour sauver tant de banalités. La patte de Philip Glass se reconnaît quant à elle immédiatement dans son cycle des Metarmorphosis composé en 1988. Trois de ses parties reprennent des thèmes provenant de la bande musicale du film The Thin Blue Line d’Errol Morris écrite à la même époque. Ceux qui ont vu le film The Hours (2002) de Stephen Daldry reconnaîtront les mêmes tournures dans sa bande originale ; c’est que Philip Glass est un producteur industriel qui recycle beaucoup. Célia Oneto Bensaid aborde posément ces pages hypnotiques (à petites doses), sans esbroufe. Le clavier est moins creusé que chez Glass lui‑même (Sony) mais avec une bien meilleure maîtrise des tempos, le compositeur donnant le sentiment de se perdre dans sa propre partition. C’est donc une bonne version qui nous est proposée ici.


S’agissant des Miroirs, pages autrement plus riches, pour lesquelles les interprétations au disque ne manquent pas, Célia Oneto Bensaid sait en dégager le charme bizarre (« Noctuelles ») et le mystère (« Oiseaux tristes ») sans se mettre en avant. Sa « Barque sur l’océan » navigue sur des eaux plus calmes qu’on ne voudrait mais avec grâce. Elle nous raconte une histoire avec une « Alborada del gracioso » qui ne manque pas de nerf et de lumière hispaniques. Enfin, si elle prend encore son temps dans le dernier volet des Miroirs, c’est pour nous emmener dans une « Vallée des cloches » de haut niveau, d’une infinie délicatesse.


Le site de Philip Glass
Le site de Camille Pépin
Le site de Célia Oneto Bensaid


Stéphane Guy

 

 

 

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