|
Back
05/20/2022
« Celebration of Life and Death »
Anonymes : Dies Irae – J’ai vu le loup – Es ist ein Schnitter, heisst der Tod – Morena, me llaman – Oh du lieber Augustin
Lorenzo da Firenze : Non so quali’ mi voglia
Salomone Rossi : Sonata in dialogo
Francesco Cavalli : Eliogabalo : « Vanne ò scoglio animato... Servi e soffri »
Nicolaus Bruhns : Hemmt eure Tränenflut
Franz Tunder : Ach Herr, lass deine lieben Engelein – Wend ab deinen Zorn, lieber Herr, mit Gnaden
Oswald Wolkenstein : Wer ist, die da durchleuchtet ?
Guillaume de Machaut: Douce dame jolie
Henry Purcell : Since the Pox or the Plague, Z. 741
Paul McCartney : Eleanor Rigby
Dietrich Buxtehude : Klaglied, BuxWV 76/2 – Herr, wenn ich nur dich hab, BuxWV 38
Leonard Cohen : Hallelujah
Christoph Graupner : Die Krankheit so mich drückt, GWV 1155/09b
Anna Prohaska (soprano), La Folia Barockorchester, Robin Peter Müller (violon et direction)
Enregistré à Neumarkt in der Oberpfalz (juillet 2020) – 71’29
Alpha 745 (distribué par Outhere)
 Sélectionné par la rédaction
Le soprano autrichien Anna Prohaska propose dans ce bel album thématique un long programme ambitieux et éclectique. Réalisation magnifique dont la monotonie n’est pas exclue !
On l’aura deviné, « Celebration of Life and Death » est l’un de ces programmes thématiques qui ont fleuri depuis le début de la pandémie de covid‑19. Du XVe siècle à nos jours les évocations de la mort épidémique ne manquent pas. Et le programme de ce récital ratisse large avec des compositions anonymes comme le traditionnel J’ai vu le loup jusqu’à des chansons de John Lennon et Paul McCartney ou Leonard Cohen. Entre ces deux extrêmes, Francesco Cavalli, Guillaume de Machaut, Christoph Graupner, Dietrich Buxtehude, Henry Purcell, entre autres, fournissent de la matière à la thématique. La peste donc avec Guillaume de Machaut et Lorenzo da Firenze, le sida évoqué dans l’Hallelujah de Leonard Cohen, la variole avec Purcell (« Since the Pox or the Plague »), abordent le sujet frontalement. D’autres choix sont plus parodiques comme le traditionnel français J’ai vu le loup et la délicieuse chanson autrichienne Oh du lieber Augustin, ou de façon indirecte comme avec « all the lonely people » d’Eleanor Rigby des Beatles.
La réalisation est magnifique avec un ensemble instrumental superlatif, l’Orchestre baroque La Folia dirigé du violon par Robin Peter Müller. Quelques titres comme Wer ist, die da durchleuchtet ? d’Oswald von Wolkenstein, ou le cycle Die Krankheit so mich drückt de Christoph Graupner sont de magnifiques découvertes. La voix très froide et sans vibrato d’Anna Prohaska est affaire de goût mais objectivement, c’est peut‑être l’élément qui fait planer sur ce long programme un brin de monotonie.
Olivier Brunel
|
