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04/23/2001
Hermann Scherchen, les enregistrements « Nixa »
Symphonie fantastique et Harold en Italie de Berlioz, Grande Pâque russe, Antar et Capriccio espagnol de Rimsky-Korsakov, Roméo et Juliette, Ouverture 1812, Marche slave et Capriccio italien de Tchaikowsky
London Symphony Orchestra, Hermann Scherchen (direction)
Tahra (www.tahra.com), 4 CD, enregistrés en 1953




Même si la figure d’Hermann Scherchen n’est pas encore reconnue à sa juste valeur, plusieurs enregistrements et rééditions lui ont assuré une certaine notoriété dans Bach (grâce à son orchestration de L’Art de la fugue), Beethoven (les symphonies) ou Mahler. Sa direction toujours très claire, lisible et tranchante y fait merveille. On l’attendait moins dans le «grand» répertoire romantique et c’est tout le prix de ce coffret d’éclairer sous un jour nouveau cette personnalité captivante. Réalisés en septembre 1953 par la firme Nixa, auxquels ont été rajouté un Harold en Italie datant de 1954, ces enregistrements studios bénéficient d’une prise de son optimale pour l’époque. Si Harold en Italie (avec l’altiste Frederick Riddle et le Royal Philharmonic Orchestra) constitue une réussite par sa volonté de «secouer» - avec sa baguette claire et tranchante - cette partition qui a tendance à s’endormir (on comprend que son commanditaire Paganini ait refusé de la créer !), on sera plus circonspect sur la Fantastique. Les sonorités de l’Orchestre Symphonique de Londres, les cordes notamment, dénuées de toute sensualité, la lecture attentive, certes, mais trop posée de Scherchen, son absence de fièvre, de frénésie posent problème, ou alors elles surviennent avec trop de brutalité. Hermann Scherchen manque de sang latin ! Il est vrai que Charles Munch a laissé (avec l’Orchestre de Paris chez EMI et Boston chez RCA) des lectures autrement essentielles et quasi définitives de l’œuvre. Par contre Scherchen a du sang slave : les deux CD consacrés à Tchaikowky et à Rimsky-Korsakov emportent l’adhésion par leur approche débarrassée de toute emphase inutile, prenant le texte au pied de la lettre (brillante Ouverture 1812 !) et imprimant une tension contrôlée et permanente (superbe Antar). Une lecture que l’on pourrait rapprocher de celle de Mravinsky. Un coffret inégal donc, mais très intéressant. On espère que d’autres aspects de ce chef seront mis en lumière, comme par exemple son investissement dans la musique du XXe siècle, de Schoenberg à Maderna.



Philippe Herlin

 

 

 

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