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02/19/2021
Johann Sebastian Bach: Prélude et Fugue en ré, BWV 532 – Passacaille en ut mineur, BWV 582 – Tre Corali (d’après «Nun komm, der Heiden Heiland», BWV 659, «Meine Seele erhebt den Herren», BWV 648, et «Wachet auf, ruft uns die Stimme», BWV 645) (orchestrations Ottorino Respighi, P. 158, P. 159 et P. 167)
Serge Rachmaninov: Etudes-Tableaux, opus 33 n° 4 et opus 39 n° 2, n° 6, n° 7 et n° 9 (orchestration Ottorino Respighi, P. 160)

Orchestre philharmonique royal de Liège, John Neschling (direction)
Enregistré à la Salle philharmonique de Liège (septembre 2017) – 59’08
BIS 2350





Depuis 2013, l’Orchestre philharmonique royal de Liège s’aventure en terres respighiennes, sous la direction de John Neschling. En attendant l’incontournable trilogie romaine, BIS publie un cinquième volume qui éclaire les dons d’arrangeur de Respighi et confirme son extraordinaire talent d’orchestrateur.


Le compositeur a transcrit le Prélude et Fugue BWV 532 et la Passacaille BWV 582 de Bach, conçus à l’origine pour orgue. Malgré l’importance de l’effectif, la formation liégeoise joue avec clarté et souplesse, en développant une sonorité ample, mais jamais massive. Les tempi paraissent parfois un peu trop lents, en particulier à la fin de la Passacaille, mais le chef assure une mise en place précise, ce qui préserve la complexité de l’écriture, un aspect que Respighi a certainement gardé à l’esprit. Les cordes, parfaitement articulées, exécutent magnifiquement leur partie, avec profondeur et clarté, et enveloppent des bois à la finesse remarquable. Les couches polyphoniques se révèlent ainsi parfaitement nettes.


La sonorité dans le Prélude et Fugue évoque l’orgue, bien entendu, avec des réminiscences brucknériennes, mais elle sollicite aussi des couleurs plus latines, en particulier lors de l’intervention d’un piano à quatre mains, ce que le chef réussit bien à rendre. Les Tre Corali, ensemble de trois préludes de choral de Bach, partagent les mêmes qualités interprétatives, Respighi conservant même l’orgue dans sa transcription.


A la même époque, le compositeur a arrangé cinq Etudes-Tableaux de Rachmaninov pour un résultat encore plus enthousiasmant. Cette version fait complètement oublier le piano, grâce aux sortilèges de l’orchestration qui rappelle, cette fois, celle de Rimski-Korsakov. Il s’agit d’une stupéfiante réussite ayant obtenu l’estime de l’auteur, comme le précise l’instructive notice. Dans cette exécution de haut niveau, bien qu’un peu trop lisse, l’Opus 33 n° 4 («La Foire») manque d’effervescence, mais l’imagination de Respighi tend à prendre le dessus, et à convaincre, dans l’Opus 39 n° 7 («Marche funèbre»). Les Liégeois auraient pu insuffler davantage d’animation dans les Opus 39 n° 6 («Le Petit chaperon rouge et le loup») et n° 9 («Marche»), surtout que la prise de son accuse une certaine froideur, ce qui porte préjudice aux contrastes. Mais ce que l’interprétation perd en éclat, elle le gagne en beauté sonore. Cet excellent orchestre demeure celui, en Belgique, qui possède, à ce jour, la discographie la plus intéressante.


Le site de l’Orchestre philharmonique royal de Liège


Sébastien Foucart

 

 

 

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