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09/08/2020
Georg Friedrich Händel : Concerti grossi en si bémol majeur, opus 6 n° 7, HWV 325, en ut mineur, opus 6 n° 8, HWV 326, en fa majeur, opus 6 n° 9, HWV 327, en ré mineur, opus 6 n° 10, HWV 328, en la majeur, opus 6 n° 11, HWV 329, et en si mineur, opus 6 n° 12, HWV 330
Akademie für Alte Musik Berlin, Bernhard Forck (premier violon et direction)
Enregistré en la Nikodemuskirche, Berlin (février 2019) – 80’29
Pentatone PTC 5186 738 – Notice (en anglais et en allemand) de Matthew Gardner





En juin 1737, Händel perdait le soutien du Théâtre d’opéra italien (où il avait créé entre autres Arminio, Giustino et Berenice) qui, après une nouvelle crise financière, faisait définitivement faillite. Il essaya de se forger un nouveau succès avec la création à l’automne de son opéra Serse mais l’échec fut cuisant, le conduisant donc à abandonner petit à petit le monde de l’opéra pour davantage travailler un genre dans lequel il excellait également, celui de l’oratorio. Or, il se trouve qu’entre les actes de ces oratorios, Händel faisait souvent jouer (comme il le faisait d’ailleurs également à l’opéra) des concertos pour orgue ou des concertos grossos qui connurent un vif succès.


C’est dans cette veine que se situent les douze Concertos grossos (ou concerti grossi) de l’Opus 6, que Händel composa en l’espace record d’un mois – il commença le premier concerto le 29 septembre 1739 et conclut l’entreprise le 26 octobre!. N’empruntant que peu à des œuvres antérieures, ces œuvres se démarquent fortement du concerto alla Corelli, qui repose essentiellement sur un dialogue entre un soliste et un orchestre (ripieno), et du concerto alla Vivaldi qui, inondant alors l’Europe, reposait principalement sur une structure en seulement trois mouvements.


Après un premier volume consacré aux six premiers concertos (Pentatone PTC 5186 737), l’Académie de musique ancienne de Berlin nous donne donc ici le reste du recueil, à savoir les concertos n° 7 à 12. La réussite est indéniable. Même si certains mouvements souffrent ici ou là d’une légère raideur (l’Allegro du Concerto n° 7 ou celui du Concerto n° 8), l’ensemble allemand sait admirablement varier les atmosphères et, notamment, appréhender chaque danse avec toutes ses particularités: le Hornpipe concluant le Concerto n° 7 (très allant, tout en bénéficiant d’une rythmique franche et volontaire), l’Allemande du Concerto n° 8, attachante à souhait (le climat serein installé par des instrumentistes alertes, les cordes faisant montre de beaucoup d’esprit, notamment dans les ralentis), le Menuet du Concerto n° 9 presque plus sautillant que dansant...


Le tout est fait avec une finesse constante et une virtuosité sans faille. Le concertino est toujours exemplaire, à l’image des deux violons solos requis dans le premier Allegro du Concerto n° 12, peut-être le plus connu de l’Opus 6. Mais, loin d’être l’arbre qui cache la forêt, c’est véritablement chaque musicien qui sait trouver ici sa place, permettant ainsi à l’auditeur de percevoir les ornementations du luth (l’Adagio du Concerto n° 8) ou du clavecin (le dernier mouvement du Concerto n° 10) ou l’importance accordée à la dynamique des nuances dans certains passages, faisant de cette interprétation, à bien des égards, une redécouverte de ces divers concertos. On regrettera néanmoins que quelques passages soulignent un peu trop l’application que les musiciens ont mise à les interpréter le plus «professionnellement» possible mais il y a tellement d’interprètes qui, au contraire, jouent ces mouvements sans aucune réflexion que la critique peut facilement se retourner en compliment...


Pour qui souhaite peut-être davantage de poésie et de spontanéité, on continuera de se référer en premier lieu à l’intégrale gravée par Trevor Pinnock et son English Concert (Archiv Produktion) mais voici une intégrale bouclée de très haute volée. Attendons maintenant d’écouter l’Opus 3, qui vient tout juste de paraître!


Le site de l’Académie de musique ancienne de Berlin


Sébastien Gauthier

 

 

 

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