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03/30/2001
Darius Milhaud : Symphonie n°3 « Te Deum », Concerto pour 2 pianos, Divertissement en trois parties pour quintette à vent, Concerto pour violon n°2, Les quatre saisons
Ina Marika, Geneviève Joy (pianos), Claire Bernard (violon)
Chorale Elisabeth Brasseur
Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, Concerts Lamoureux, Darius Milhaud (direction), Orchestre National de l’Opéra et Edouard van Remoortel (direction) pour le concerto pour violon
Accord (2 CD) enregistrés entre 1958 et 1967




Célébré dans les années 20 et 30 – sa carrière culmina avec la création à Berlin en 1930 de son opéra Christoph Colomb - Darius Milhaud (1892-1974) vécu un progressif effacement dans les années cinquante et soixante à mesure qu’une nouvelle génération de compositeurs prenait son essor. Son corpus énorme (plus de 400 numéros d’opus), et son talent d’écriture, sa personnalité musicale devraient nous inciter à nous repencher sur lui. Par sa sincérité d’émotion, son respect du cadre tonal, sa force vitale, Darius Milhaud est, osons le raccourci, le Chostakovitch provençal. Il mériterait, du moins dans nos frontières, une gloire pas moins égale au maître russe. Mais la «renaissance» Milhaud n’est pas encore arrivée ! Dommage ! Ces beaux enregistrements, inédits en CD, y contribueront peu être, ou du moins transmettront-ils une mémoire.


Ecrite pour célébrer la fin de la Seconde guerre mondiale, la Symphonie n°3 « Te Deum » célèbre une joie sans arrières pensées et ne refuse ni la grandiloquence ni une certaine facilité. On est loin de la réussite de la Symphonie « Rhodanienne », pour prendre la plus connue. Bien plus riche d’inventions, le Concerto pour deux pianos met en lumière les caractéristiques de l’écriture de Milhaud : la polyrythmie, la polytonalité, la polymélodie, en somme une pluralité qui reste dans le cadre de la tonalité mais qui cherche à en épuiser toutes les possibilités de jeu. La vie frétillante et colorée de la Provence s’exprime magnifiquement dans ce concerto, tout comme la douceur et la fraîcheur du soir dans le superbe Divertissement en 3 parties pour quintette à vent. De facture plus classique, le Concerto pour violon n°2 séduit par la qualité de son écriture et les beaux moments de violon qu’il déploie. Les quatre saisons, écrites pour un soliste (violon, alto, piano et trombone) accompagné d’un petit ensemble, achèvent dans l’allégresse, la finesse et la légèreté cet essentiel double CD



Philippe Herlin

 

 

 

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