About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

08/16/2020
Max Reger : Trios à cordes n° 1 en la mineur, opus 77b, et n° 2 en ré mineur, opus 141b
Trio Il Furibondo: Liana Mosca (violon), Gianni de Rosa (alto), Marcello Scandelli (violoncelle)
Enregistré en l’église Saint-Bartholomé, Nomaglio (23-29 juin 2017) – 50’54
Solo Musica SM323 – Notice en anglais et allemand


Must de ConcertoNet





Peu connue en France, la musique de Max Reger (1873-1916) ne laisse pas de fasciner, tant elle prend des visages variés en fonction de son inspiration, de l’influence brahmsienne des débuts aux effluves impressionnistes du tournant du siècle, sans oublier l’expressionnisme plus franc de la dernière période. Le coffret de sept disques édité par Berlin Classics en 2007 regroupait des enregistrements historiques permettant d’appréhender cette diversité, où l’on note quelques recherches de timbres aux frontières de l’atonalité, bien avant l’école de Vienne. Disparu très tôt à seulement 43 ans, Reger a laissé un corpus étonnamment conséquent, surtout dans le domaine symphonique et en musique de chambre. Outre le coffret consacré à l’intégrale de ses œuvres pour violoncelle et piano ici, le présent disque rend hommage au compositeur en présentant ces pièces parmi les plus achevées, et ce en des versions hautement recommandables.


Ainsi du passionnant Premier Trio (1904) qui laisse entrevoir dès l’introduction lente le goût du compositeur pour les atmosphères fuyantes, avant de s’embarquer en des variations d’intensité au caractère affirmé. La mélodie prend ensuite place en des échos brahmsiens, rapidement interrompue par le retour des scansions. Formé en 2011, le trio italien Il Furibondo se délecte de ces variations un rien déroutantes, en mettant en valeur les couleurs des instruments, avec force détails dans l’attention aux nuances et quelques attaques franches en contraste. Cette approche sied parfaitement aux humeurs changeantes ici à l’œuvre: du grand art interprétatif. Le Larghetto qui suit donne une idée de la hauteur d’inspiration de Reger, en maître des subtilités du pianissimo, avant que la mélodie ne retrouve ses droits dans le beau Scherzo aux accents plus lyriques (loin de l’austérité à laquelle on attache trop souvent le compositeur), puis dans l’Allegro final, également très réussi.


Autre chef-d’œuvre avec le Second Trio (1915), qui joue avec les frontières de la tonalité dans l’Allegro initial, aussi mouvant qu’évasif. La sensibilité des interprètes magnifie ensuite le superbe Andante, avec un jeu sur les timbres qui soutient un mélange délicat de tristesse mélodieuse. Sommet de l’ouvrage, le Scherzo rageur est porté par l’élan grinçant des attaques, au service d’un mouvement étonnamment tournoyant et narquois. Voilà un corpus qui modifie en profondeur l’image uniforme qu’on avait du compositeur.


Florent Coudeyrat

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com