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04/06/2020
Gustav Holst: The Cloud Messenger, opus 30 (arrangement Joseph Fort) – Five Partsongs, opus 12
Caitlin Goreing (alto), The Choir of King’s College London, The Strand Ensemble, Joseph Fort (direction)
Enregistré à All Hallows’, Gospel Oak, London (9-11 juin 2019) – 58’06
Delphian DCD34241 – Notice et livret en anglais


Must de ConcertoNet





On a beau ne jamais se lasser d’entendre et réentendre la version originale des Planètes de Gustav Holst (1874-1934), parfois augmentée d’une nouvelle planète (comme ici en 2002 à Paris) ou revisitée façon jazz (comme en 2018 à Philadelphie), force est de constater que ce chef-d’œuvre réduit par trop son compositeur à un unique opus, du moins dans notre pays. Avant le triomphe des Planètes (1916), Holst se passionna pour les textes de l’Inde antique, s’improvisant traducteur de sanskrit. Outre l’opéra Sāvitri (donné en 1998 à New York pour fêter le quatre-vingt-dixième anniversaire de la création), la cantate Le Nuage messager est le principal ouvrage d’importance de cette période, pourtant délaissé par l’auteur, puis sa fille Imogen, suite à l’échec de la création en 1912.


La cantate sera retrouvée dans les années 1980, permettant le premier enregistrement discographique par Richard Hickox (Chandos, 1990), avant son décès prématuré en 2008 lors des sessions d’enregistrement de la Symphonie chorale (1925) de... Holst. Grand spécialiste de la musique anglaise, Hickox fait le choix d’une lecture analytique et probe, un rien trop lente par endroits. On préfère grandement la présente version, qui bénéficie de l’orchestration allégée pour ensemble de chambre, évitant tout effet de masse. On gagne ainsi en mystère et en couleurs chatoyantes, se perdant avec délice dans le flot hypnotique et entêtant du geste aérien de Joseph Fort – à la tête d’un superlatif ensemble et d’un chœur non moins lumineux, qu’on ne présente plus.


Si l’inspiration puise dans l’apaisement rayonnant de Parsifal, ainsi que dans le lyrisme oriental façon Rimski-Korsakov (proche en cela de Roussel ou Schmitt), Holst n’en oublie pas quelques innovations dans les entrecroisements verticaux des voix, qui annoncent autant les audaces stravinskiennes que son propre chef-d’œuvre choral L’Hymne de Jésus (1917). On perçoit aussi déjà quelques détails d’orchestration typiques du compositeur, tel que l’usage fréquent de l’ostinato ou le recours au célesta en touches délicates, qui annoncent les passages impressionnistes des Planètes.


Bénéficiant d’une superbe prise de son, ce grand disque est à ne pas manquer pour tout amoureux de la musique symphonique et chorale anglaise du début du XXe siècle.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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