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08/22/2019
Jean-Philippe Rameau: Les Fêtes de Polymnie
Véronique Gens (Stratonice, Oriade), Emőke Baráth (Polymnie, Une suivante d’Hébé, Une Syrienne), Aurélia Legay (Mnémosyne, Hébé, Argélie), Márta Stefanik (La Victoire), Mathias Vidal (Le chef des Arts, Alcide, Antiochus), Thomas Dolié (Jupiter, Séleucus, Zimès), Domonkos Blazsó (Le Destin), Purcell Kórus, Orfeo Zenekar, Győrgy Vashegyi (direction)
Enregistré dans la salle de concert Béla Bartók du Müpa, Budapest (5-8 avril 2014) – 127’03
Deux disques Glossa GCD 923502 – Notice en allemand, anglais et français


Must de ConcertoNet





Le présent disque constitue le tout premier jalon du réjouissant partenariat conclu en 2014 entre le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV) et le chef hongrois Győrgy Vashegyi, déjà salué récemment au disque avec Naïs du même Rameau ou au concert avec Isbé de Mondonville (voir le concert donné à Budapest en 2016, suivi d’un disque édité avec le soutien du CMBV, lui aussi vivement recommandable).


Le ballet héroïque Les Fêtes de Polymnie est la révélation d’un chef-d’œuvre méconnu de Jean-Philippe Rameau (1683-1764), écrit en 1745, une année particulièrement riche pour ce compositeur alors très demandé: pas moins de quatre ouvrages lyriques verront le jour cette année-là, dont l’inclassable Platée. Jusqu’alors, seule la splendide ouverture des Fêtes de Polymnie était connue pour avoir été enregistrée à plusieurs reprises, faisant résonner toute l’imagination ramélienne autour d’un thème inoubliable et entêtant, repris tout au long du Prologue («Le Temple de Mémoire»). Trompettes et timbales sont ici convoquées en un fracas majestueux qui s’affronte aux interventions non moins spectaculaires du chœur, très présent lui aussi tout du long. Cette grande page, magnifiée par un superlatif Chœur Purcell, justifie à elle seule l’achat de ce disque, même si l’on pourra noter que la version quasi intégrale choisie par Győrgy Vashegyi préfère celle abrégée par Rameau quelques jours après la création, amputant précisément quelques chœurs dans ce Prologue. Quoi qu’il en soit, Rameau a su préserver un équilibre ici rendu par un saisissant Vashegyi, dont l’opulence symphonique donne une noblesse bienvenue à ce petit bijou rythmique.


Les deux entrées suivantes montrent une inspiration plus inégale en comparaison, tout en faisant place à des états d’âme plus apaisés, bien loin du prétexte de la création du ballet, donné pour fêter la récente victoire militaire française à Fontenoy – et ce bien avant Madame Favart d’Offenbach, dont l’action fait aussi référence à cette bataille (voir la récente production de l’Opéra-Comique). On retrouve la pompe majestueuse des débuts de l’ouvrage lors de la troisième entrée, souvent considérée comme la meilleure, qui bénéficie de la toujours parfaite Véronique Gens, aux phrasés ensorcelants de style et d’intelligence au service du texte – là où Emőke Baráth fait valoir sa voix ronde et charnue, à la diction passable sans plus. Si Aurélia Legay laisse entrevoir quelques imperfections dans l’aigu, elle assure globalement sa partie, tout comme Thomas Dolié, un peu léger dans la tessiture grave, mais à l’éclat bienvenu. En ce domaine, personne ne fera d’ombre à Mathias Vidal, toujours aussi impérial dans la déclamation du français. On admire toujours autant sa prononciation parfaite et son engagement: quelle classe dans l’interprétation! Un grand album à chérir, assurément.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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