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02/12/2001
Serge Prokofiev : Le Joueur
Sergei Alexashkin (Général), Liubov Kazanovskaya (Pauline), Vladimir Galuzin (Alexis), Elena Obraztsova (Babulenka), Nikolai Gassiev (Marquis), Valery Lebed (Mr. Astley), Marianna Tarassova (Blanche), Victor Vikhrov (Prince Nilsky), Andrei Khramtsov (Baron Wurmerhelm), Yuri Laptev (Potapych), Chœur et Orchestre du Kirov, Valery Gergiev (direction)
Philips (2 CD) – Livret traduit en français




Tiré de la nouvelle éponyme de Dostoïevski, Le Joueur met en scène la déchéance de personnages obsédés par l’argent et le jeux, la facticité de leurs sentiments et attirances (le marquis français et Alexis pour Pauline, le général pour Blanche), leur cynisme lorsque la tante, dont on attendait l’héritage, débarque en pleine forme dans le casino et y dilapide toute sa fortune. De cette satyre grinçante, Serge Prokofiev a tiré un « opéra dans le style de la déclamation », dont l’écriture privilégie l’urgence et la tension sur le déploiement vocal et l’effusion lyrique. Les deux heures de l’opéra passent à un rythme échevelé, tant sur le plan dramatique que sur le plan musical par l’accumulation des thèmes, la richesse de l’orchestration, la variété des atmosphères. Comme si son intrigue déteignait sur lui, l’opéra additionna les coups du sort avec tout d’abord les chanteurs qui réprouvèrent la difficulté de la partition, ce qui décala sa création jusqu'à ce qu’intervienne la révolution russe de 1917 qui la repoussa aux calendes grecques... Les théâtres européens et américains n’étant pas plus intéressés, il faudra attendre 1929 à Bruxelles pour créer l’œuvre en français et 1963 pour la création russe, soit dix ans après la mort du compositeur. L’opéra écrit juste après, L’Amour des trois oranges, eut une carrière plus réussie, ce qui contribua à le maintenir dans l’ombre. Il faut donc espérer que ce superbe enregistrement contribue à élargir son public et incite les directeurs d’opéras à davantage monter l’œuvre.


Philippe Herlin

 

 

 

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