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09/13/2018
«Karajan Spectacular, volume 5»
Georges Bizet : Carmen: Suite n° 1
Ruggero Leoncavallo : Pagliacci: Intermezzo [*]
Franz Schmidt : Notre-Dame: Intermezzo [*]
Modeste Moussorgski : La Khovanchtchina: «Danse des esclaves perses» [#]
Ottorino Respighi : Pini di Roma
Alexandre Borodine : Le Prince Igor: «Danses des jeunes filles polovtsiennes» et «Danses polovtsiennes» [#]

Philharmonia Orchestra, Herbert von Karajan (direction)
Enregistré à Londres (10-16 janvier 1958, 3-6 janvier 1959 [*], 22-23 septembre 1960 [#]) – 65’11
IDIS 6726





Voici un disque dont la parution a coïncidé, presque au jour le jour, avec l’anniversaire de l’enregistrement d’une partie de celui-ci puisque la première session, qui eut lieu dans les studios habituels d’Abbey Road, date du mois de janvier 1958.


Alors que Karajan venait de donner les 4, 5 et 6 janvier trois concerts à Berlin avec les Berliner Philharmoniker (la Pastorale de Beethoven, le Second Concerto pour violon de Mendelssohn avec Christian Ferras et la Seconde Suite de Daphnis et Chloé de Ravel) et qu’il s’apprêtait à diriger à Vienne, à la fin du mois de janvier, aussi bien Otello que Les Noces de Figaro (sans oublier, entre autres, deux concerts symphoniques également donnés dans la capitale autrichienne...), il trouvait tout de même le temps d’enregistrer au Kingsway Hall de Londres, du 14 au 16 janvier, la Première Suite de Carmen ainsi que les deux Suites de L’Arlésienne de Bizet à la tête du Philharmonia (enregistrement originellement couplé avec Les Préludes de Liszt et Le Carnaval romain de Berlioz), orchestre avec lequel il enregistra également ses premiers Pins de Rome. Alors que les relations avec Walter Legge ne cessaient de se distendre (le chef autrichien enregistrant désormais pour Deutsche Grammophon et Decca et s’éloignant du Philharmonia au profit des orchestres philharmoniques de Berlin et de Vienne), Karajan revint néanmoins à Londres en janvier 1959 et en septembre 1960 pour des œuvres de Sibelius ainsi que des enregistrements dont sont vraisemblablement issues les autres pièces figurant sur le présent disque.


Si rien n’est inconnu, pour avoir déjà été publié chez d’autres éditeurs, rien n’est fondamental non plus... Les quatre entractes tirés de Carmen sont d’une belle finesse (les bois dans l’entracte II en particulier) et beaucoup moins martiaux que le remake berlinois de 1983 (Deutsche Grammophon). Le célébrissime Intermezzo tiré de Paillasse est bien inférieur à la gravure intégrale réalisée à La Scala en octobre 1965, l’orchestre italien s’avérant là d’une séduction difficilement surpassable. Quand on pense à l’Intermezzo de Notre-Dame de Franz Schmidt, on oublie facilement qu’il n’y en n’a pas qu’un seul, extrêmement connu, qui fut enregistré par Karajan en septembre 1967 avec le Philharmonique de Berlin: en voici un autre qui a au moins le mérite du relativement inédit (signalons au passage un certain alanguissement à 6’05 et des sonorités quelque peu étranges 20 secondes plus tard), à défaut d’être aussi somptueux que son encombrant congénère. Si l’on peut également rapidement passer sur l’extrait de La Khovanchtchina et sur des «Danses polovtsiennes» de belle tenue (sans atteindre là encore la beauté sauvage de l’enregistrement berlinois réalisé en 1972), on s’attardera un instant sur Les Pins de Rome dont Karajan réalisait là son premier enregistrement, avant les gravures berlinoises de janvier 1978 (qui obtint d’ailleurs le «Grand Prix international du Disque» 1979) et d’octobre 1984 (fabuleux concert visible sur YouTube). Grand admirateur de Toscanini, Karajan ne pouvait pas ne pas s’intéresser aux Pins de Rome dont le chef italien a gravé des références absolues. Ici, il prend la musique au pied de la lettre et, sans se complaire dans la richesse des sonorités de l’orchestre, en tire une interprétation haute en couleur, tout spécialement dans «Les Pins de la Villa Borghèse», euphorique! Si l’on se laisse totalement emporter par «Les Pins du Janicule» où surnage une magnifique clarinette (vraisemblablement tenue par Bernard Walton, vu l’époque), on regrettera des «Pins de la Voie Appienne» un peu hiératiques, qui ne possèdent pas la violence berlinoise entendue plus de vingt ans plus tard au Japon.


Rien de bien essentiel donc dans un disque qui, comme les précédents de cette série (voir par exemple ici), se disqualifie par l’absence de tout renseignement, de toute recherche éditoriale et d’un travail sur la bande-son des plus anecdotiques, si tant est qu’il y en ait eu un...


Sébastien Gauthier

 

 

 

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