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07/15/2017
«Visions»
Alfred Bruneau: Geneviève: «Seigneur! Est-ce bien moi que vous avez choisie?»
César Franck: Les Béatitudes: «Moi, du Sauveur, je suis la mère» – Rédemption: «Le flot se lève»
Louis Niedermeyer: Stradella: «Ah!... Quel songe affreux!»
Benjamin Godard: Les Guelfes: «Là-bas, vers le palais»
Félicien David: Lalla-Roukh: «Sous le feuillage sombre»
Henry Février: Gismonda: «Dit-elle vrai?»
Camille Saint-Saëns: Etienne Marcel: «Ah! Laissez-moi, ma mère!»
Jules Massenet: La Vierge: «Le Dernier Sommeil de la Vierge» & «Rêve infini, divine extase»
Fromental Halévy: La Magicienne: «Ce sentier nous conduit vers le couvent voisin»
Georges Bizet: Clovis et Clotilde: «Prière, ô doux souffle de l’ange!»

Véronique Gens (soprano), Münchner Rundfunkorchester, Hervé Niquet (direction)
Enregistré à la Radio bavaroise, Munich (23-27 janvier 2017) – 55’43
Alpha 279 (distribué par Outhere) – Notice (en français, anglais et allemand) d’Alexandre Dratwicki, textes chantés en français et en anglais


 Sélectionné par la rédaction





Cet enregistrement vient dignement s’ajouter à la liste des excellents récitals réalisés par le soprano français Véronique Gens. Après «Néère», il prolonge son exploration du répertoire lyrique français du XIXe siècle avec pour thème les visions extatiques, mystiques ou prémonitoires des héroïnes romantiques.


Le choix des airs réunis dans cet excellent récital recoupe le répertoire de la créatrice de nombreux opéras de Meyerbeer et Halévy, le soprano français Cornélie Falcon, qui a donné son nom au type vocal ayant la tessiture centrale typique de l’opéra romantique français. Il mêle habilement des pages de compositeurs rarement joués, comme Alfred Bruneau, Louis Niedermeyer, Benjamin Godard et Henry Février, à des pages rares de compositeurs plus populaires, tels Massenet, Bizet, Franck et Saint-Saëns. Pour la réalisation de son récital Véronique Gens a bénéficié du soutien musicologique de la Fondation Palazzetto Bru Zane de Venise avec qui elle collabore très régulièrement.


S’il est recommandé, ce récital l’est surtout aux inconditionnels de ce répertoire; pour les autres, l’écoute exhaustive du disque pourrait paraître fastidieuse. On suggère donc de la fractionner afin de ne pas sombrer dans une inévitable monotonie. Il s’inscrit dans la nouvelle orientation que donne Véronique Gens à sa carrière: après avoir été la tragédienne que l’on sait dans le répertoire baroque, elle parcourt actuellement le répertoire méconnu du XIXe siècle et a servi dans les mois passés des œuvres oubliées telles La Jacquerie de Lalo et Coquard, La Reine de Chypre d’Halévy et Proserpine de Saint-Saëns.


Si l’on doit louer l’élégance du style, la noblesse des phrasés, la clarté de l’élocution, on ne peut cependant pas être inconditionnel de la diction de Véronique Gens. La prise de son très réverbérante ne la flatte pas, mais elle n’est pas, comparée à des chanteuses du passé ayant aussi exploré ce répertoire, Régine Crespin pour citer la meilleure, aussi superlative que l’on a bien voulu le dire ou même que dans le répertoire baroque.


Le début de ce récital (Bruneau, Franck, Niedermeyer, Godard, David, Février) brille plus pour son intérêt musicologique que sa variété. Il faut attendre le récit et l’air de Béatrix d’Etienne Marcel de Saint-Saëns, «Le Dernier sommeil» de La Vierge de Massenet, la prière de Clotilde de Clovis et Clotilde de Bizet et l’air de l’Archange de Rédemption de Franck pour réellement s’enthousiasmer sur l’adéquation entre un certain potentiel dramatique de ce répertoire et les grandes qualités de tragédienne de Véronique Gens. C’est Hervé Niquet qui dirige avec beaucoup de subtilité l’Orchestre de la Radio de Munich mais il est à déplorer la mauvaise balance entre voix et orchestre ce cet enregistrement pourtant réalisé dans le studio 1 de la Radio bavaroise.


On le répète: recommandé aux spécialistes et curieux du XIXe siècle lyrique français.


Olivier Brunel

 

 

 

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