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06/25/2017
Paul Hindemith : Quatuors à cordes n° 1, opus 2 [1], n° 2, opus 10 [2], n° 3, opus 16 [3], n° 4, opus 22 [4], n° 5, opus 32 [5], n° 6 [6] et n° 7 [7]
Quatuor Amar: Anna Brunner, Igor Keller (violon), Hannes Bärtschi (alto), Péter Somodari (violoncelle)
Enregistré dans la Grosser Saal, Radiostudio Zürich (février [3, 6, 7], 6-8 décembre [1, 4] 2009 et avril 2010 [2, 5]) – 203’15
Coffret de trois disques Naxos 8.503290 – Notice en anglais et allemand





«Clef de voûte de l’abondante musique de chambre d’Hindemith» selon Harry Halbreich, le cycle des quatuors à cordes n’égale pas en renommée ceux de Bartók, de Chostakovitch ou de l’Ecole de Vienne. Certes, le style d’Hindemith reste profondément ancré dans la tradition germanique en ce qu’il accorde la primauté à la structure et à la forme aux dépens du timbre (on y chercherait en vain le catalogue de modes de jeu d’un Bartók), mais ce serait mettre de côté la maîtrise jubilatoire et insolente qui s’en dégage.


Le jeune Quatuor Amar ne manque pas d’ambition, qui choisit, à la faveur de l’anniversaire des cent ans du compositeur en 1995, de sceller l’acte de sa naissance sous les auspices du quatuor éponyme fondé par Hindemith (alto) lui-même et le violoniste Licco Amar en 1922. Enregistrée sur deux ans, cette intégrale compte bien les sept quatuors, sachant que le Premier (opus 2) ne fut édité qu’en 1994 – Harry Halbreich ne put donc le faire figurer dans son analyse (Guide de la Musique de chambre, Fayard, 1989) laquelle, limitée à six quatuors, désigne comme Premier le Deuxième, et ainsi de suite...


On recommandera de les écouter dans l’ordre chronologique afin de percevoir une trajectoire fascinante, de l’ambitieux Premier (plus de quarante minutes!), fruit d’un musicien de dix-neuf ans, à l’ultime Septième (1945), qui renoue avec l’esprit du divertissement et une technique instrumentale des plus limpides. Entre-temps, l’énergie bondissante du Deuxième (1918), le fascinant Troisième (1920) montrant pour la dernière fois Hindemith aux prises avec des influences contradictoires (Reger, postromantisme), le (relativement) populaire Quatrième (1921), le «cérébral et constructiviste» (Halbreich) Cinquième (1923) et la perfection classique du Sixième (1943) auront suffi à asseoir la réputation d’Hindemith sur la scène musicale internationale.


La maestria instrumentale comme la qualité de la mise en place impressionnent. Sans doute plus à leur affaire dans l’objectivité caractéristique du Hindemith de la maturité, les Amar ne déméritent pas dans les deux premiers opus du corpus mais manquent un peu de souffle et de sens de la grande arche. A noter le jeu de chaises musicales auquel se livrent Anna Brunner et Igor Keller, alternant les rôles de premier et second violon au gré des œuvres. Dans l’attente d’une intégrale du Quatuor Julliard annoncée par le label Wergo, celle du Quatuor Amar rejoint la réussite du Quatuor Danois (CPO) et s’impose même, compte tenu de la politique tarifaire très alléchante de Naxos, comme premier choix.


Jérémie Bigorie

 

 

 

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