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06/04/2017
André-Ernest-Modeste Grétry : L’Epreuve villageoise
Sophie Junker (Denise), Talise Trevigne (Madame Hubert), Thomas Dolié (La France), Francisco Fernández-Rueda (André), Opera Lafayette, Ryan Brown (direction)
Enregistré au Dekelboum Hall, The Clarice, Université du Maryland (25-26 janvier 2015) – 54’
Naxos 8.660377 – Notice (en anglais) de Julia Doe et Nick Olcott





Ryan Brown et son excellent ensemble Opera Lafayette poursuivent leur exploration du répertoire lyrique français des XVIIIe et XIXe siècles, après les réussites consacrées à Monsigny (qu’il s’agisse des opéras Le Déserteur ou Le Roi et le Fermier), Philidor (Sancho Pança ou Les Femmes vengées), Félicien David (Lalla Roukh) ou, déjà, André-Ernest-Modeste Grétry avec son drame Le Magnifique.


De nouveau Grétry donc avec cette Epreuve villageoise (1784), opéra-bouffe en deux actes initialement dénommé Théodore et Paulin, qui narre rapidement (l’opéra dure à peine cinquante minutes) la manière dont la jolie paysanne Denise, courtisée par un nobliau dénommé Monsieur de La France et fiancée au paysan André, maladivement jaloux, va donner aux deux une bonne leçon, aidée en cela par Madame Hubert, qui n’est autre que sa mère. En fin de compte, bien entendu, Denise choisit officiellement André après avoir humilié Monsieur de La France, mais tout en rappelant à son futur époux les défauts d’une jalousie aussi prononcée...


Bien que très populaire à l’époque de Grétry, cet opéra ne suscite qu’un intérêt limité même s’il s’avère plaisant et fort bien interprété. Dès l’Ouverture, l’orchestre fait preuve de grande finesse – le basson! –, ce dont il ne se départira jamais au fil de l’œuvre comme l’illustre par exemple le bel accompagnement du duo «J’ai fait un bouquet» entre Denise et André à l’acte I. Ryan Brown dirige l’ensemble avec entrain et une vraie conviction: son attachement à ce répertoire est patent. Les chanteurs sont globalement très bons: même si sa prononciation laisse à désirer dans son premier air, Sophie Junker joue merveilleusement sur la fraîcheur de son personnage (l’air «Bon Dieu com’ à c’te fête» au début de l’acte II) et incarne une paysanne à la fois maline et mutine, qui bernera avec adresse ses prétendants. Si Talise Trevigne n’appelle guère de commentaire, son personnage étant des plus secondaires, on soulignera en revanche l’excellente prestation de Thomas Dolié, parfait dans le jeu et la prononciation, dont la voix porte haut le livret de Pierre Desforges. Le chœur final «Allons tous rendre hommage» mêle avec une vraie ferveur l’ensemble des protagonistes: une réussite dans le genre.


Faisons néanmoins part d’une interrogation que n’élucide pas la très bonne notice d’accompagnement (en anglais seulement) du disque. On comprend mal que l’opéra se conclut, dans le disque en tout cas, sur trois ballets et non sur le chœur susmentionné, ce qui nous aurait semblé plus logique. Si tant est que leur place soit la bonne (acte II, scène 6), quelques explications sur cette bizarrerie auraient peut-être été les bienvenues.


Le site d’Opera Lafayette


Sébastien Gauthier

 

 

 

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