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05/28/2017
«Elgar Rediscovered»
Edward Elgar : Elegy, opus 58 [10] – Sonatina [13] – Serenade [9] – La Capricieuse, opus 17 [8] – Coronation March, opus 65 [11] – Coronation Ode, opus 44: 1. «Crown the King» [2] – From the Bavarian Highlands, opus 27: 1. «The Dance» & 3. «Lullaby» [3] – The Dream of Gerontius, opus 38: Kyrie [6] – The Fringes of the Fleet: 1. «The Lowestoft Boat» & 2. «Fate’s Discourtesy» [5] – The Pipes of Pan [1] – Sea Pictures, opus 37: 4. «Where corals lie» [7] – Concerto pour violon en si mineur, opus 61 (version abrégée) [4] – Salut d’amour, opus 12 [12]
Edward German : Coronation March and Hymn [11]

Maartje Offers [7] (mezzo-soprano), Frederic Austin [1], Fred Taylor [5] (barytons), Albert Sammons [4, 12], Alfredo Campoli [8] (violon), Mrs Baker [6], Harold Pedlar [8], Gerald Moore [12], May Grafton [13] (piano), Stanley Roper [6] (orgue), Sheffield [3, 6] and Leeds [3] United Choirs, The Imperial Bandsmen [2], Symphony Orchestra [4], Hallé [?] Symphony Orchestra [7], Salon Orchestra [9], BBC Symphony Orchestra [10], London Philharmonic Orchestra [11], Henry Coward [3, 6], Henry Wood [4], John Barbirolli [7], Alfredo Campoli [9], Edward Elgar [10], Landon Ronald [11] (direction)
Enregistré à Londres (3 mars 1909 [1], 22 mars 1911 [2], automne 1917 [5], 15 avril 1929 [7], 11 avril 1933 [10] et 7 mars 1935 [11]), Chelsea (11 décembre 1931 [8]), West Hampstead (5 avril 1940 [12]), Wetherby (été 1960 [13]) et en des lieux non précisés (décembre 1912 [3], avril 1916 [4], 27 mars 1920 [6] et mars 1933 [9]) – 76’46
SOMM Recordings SOMMCD 0167





«Elgar Rediscovered» est une anthologie non d’œuvres retrouvées d’Edward Elgar (1857-1934) mais d’enregistrements anciens effectués entre 1909 et 1940 à l’exception d’un enregistrement privé réalisé en 1960. Leur parution tardive présente un intérêt à plusieurs titres, en premier lieu pour les aficionados puisqu’il s’agit de tout premiers enregistrements jamais rendus publics ou de versions jamais encore éditées de treize brèves œuvres ou extraits d’œuvres célèbres, telle l’Elégie pour cordes (1909) qu’Elgar enregistra pour une première fois en 1933 à la tête de l’Orchestre symphonique de la BBC. Sa direction, plus serrée, plus musclée, peut-être qu’à son habitude, laissera sa marque.


L’atout principal de l’anthologie reste la présence du grand Albert Sammons (1886-1957). Fritz Kreisler créa le Concerto pour violon en 1910 mais Sammons fut le premier à le confier au disque en 1929. Dès 1916, cependant, sous la direction de Henry Wood, il avait enregistré la version présentée ici, abrégée pour satisfaire aux exigences d’ordre pratique de deux 78 tours. Le violon souffre moins de l’enregistrement que l’orchestre et la technique infaillible de Sammons ajoutée à son interprétation dynamique, intense, ample et à la fois puissante et délicate pénètre l’esprit de l’œuvre à cœur. C’est un plaisir d’entendre le ton et le timbre de son violon qui embellissent sans sentimentalité le Salut d’amour de 1888, avec le soutien de Gerald Moore. Alfredo Campoli cède pourtant, non sans adresse, au panache un rien salonnard de deux courtes pièces de pareille époque. La Capricieuse de 1891 mérite l’énigme de son nom. La Sérénade, dans un arrangement pour violon et orchestre de chambre auquel le beau violon de Campoli convient bien, est à l’origine une pièce pour piano qui date officiellement de 1932 mais sa grâce romantique et sa qualité mélodique soulignent la quasi-certitude d’une conception bien antérieure, typique du jeune âge du compositeur qui revint plus d’une fois sur les trésors conçus à cette époque.


Certains morceaux satisfont plus à la curiosité qu’à un profond plaisir musical telles les versions hétéroclites de deux des six «scènes» From the Bavarian Highlands (1895) et du «Kyrie», seul élément liturgique du Rêve de Géronte qui, hors contexte, perd sa force et sa raison d’être. On peut pourtant trouver touchant le jeu de May Grafton qui, en 1960, reprend pour un enregistrement privé la Sonatine composée à son intention par son oncle pour ses huit ans en 1889. La mélodie The Pipes of Pan (1890, enregistrée en 1909 avec un orchestre non précisé) et les deux mélodies isolées de The Fringes of the Fleet (cycle avec piano de et enregistré en 1917) touchent par le style désuet des deux barytons, si juste et si différent. L’émouvante voix de Maartje Offers, qui interprète la célèbre «Where corals lie» du cycle Sea Pictures (1899), remet en mémoire les qualités d’Irma Kolássi.


La Coronation Ode, pour solistes, chœur et orchestre, composée en 1902 pour le couronnement d’Edward VII, n’est représentée ici que par son «Introduction» dans une version insolite pour ensemble de cuivres tonitruant (The Imperial Bandsmen) enregistrée en 1911. Sinon, c’est l’Orchestre philharmonique de Londres dirigé par Landon Ronald en 1935 qui signe le volet nettement «pomp and circumstance», avec le premier enregistrement de la Coronation March de 1911 à laquelle, peut-être inutilement dans le cadre de cette anthologie, s’enchaîne la Coronation March and Hymn composée la même année, toujours pour le couronnement de George V, par Edward German (1862-1936), ami d’Elgar et compositeur habile méconnu aujourd’hui.


Si, sur le plan purement musical, le résultat peut laisser à désirer, les nostalgiques des interprètes d’antan et les amateurs de vieilles cires apprécieront la teneur de la compilation et le sérieux des recherches dévouées de Jerrold Northrop Moore et de The Elgar Society qui ont permis son existence. Ceux qui cherchent à découvrir Edward Elgar ou qui recherchent encore sa grandeur musicale puiseront plutôt dans la vaste discographie de qualité couramment disponible et répertoriée par la même Elgar Society.


Le site de The Elgar Society


Christine Labroche

 

 

 

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