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05/22/2017
Pēteris Vasks : Concerto pour flûte (*) – Symphonie n° 3
Dita Krenberga (flûte), Liepājas simfoniskais orkestris, Atvars Lakstīgala (direction)
Enregistré dans la Salle de concert de Liepāja, Lettonie (février et mai [*] 2016) – 74’16
Wergo WER 7349 2 (distribué par Distrart) – Notice en allemand et en anglais





Pēteris Vasks (né en 1946) fait partie de ces compositeurs baltes qui, dans la mouvance d’Arvo Pärt (né en 1935), ont connu une maturité tardive doublée d’une audience florissante. D’aucuns ne manqueront pas d’observer, le rictus aux lèvres, que l’éditeur allemand de partitions Schott (auquel est inféodé Wergo), promoteur invétéré de l’avant-garde des années 1950 et 1960, diversifie de plus en plus son catalogue en y intégrant des compositeurs qui ont regagné sans barguigner le giron de la tonalité...


Le Concerto pour flûte (2008, rév. 2011) est dédié à Michael Faust, flûte solo de l’Orchestre symphonique de la Radio d’Allemagne de l’Ouest (WDR), qui créa l’œuvre à Cologne en 2009 aux côtés de Semyon Bychkov. La forme, segmentée en trois mouvements («Cantabile 1» et 2 encadrant le «Quasi una burlesca» central), accueille un langage typiquement postmoderne où voisinent tonalité, modalité, et dissonances. Esthétiquement, on évolue entre le fameux style «tintinnabuli» de Pärt et le lyrisme généreux des compositeurs russes, Chostakovitch et Prokofiev en tête. L’écriture exalte la veine arcadienne de l’instrument soliste dans les mouvements extrêmes, la Burlesca centrale adoptant l’allure d’un perpetuum mobile capricieux (changements de chiffrage des mesures) et exubérant (volubilité de la flûte). Le vibrato parfois envahissant de Dita Krenberga n’a pas échappé aux micros – qu’on suppose placés d’assez près –, mais sa performance lors de la cadence est à saluer.


Dans ce qui constitue son œuvre la plus longue à ce jour, sa Troisième Symphonie (2005), Vasks entend célébrer «la beauté du monde que Dieu a créé». Malgré sa durée (quarante minutes), ses proportions imposantes et l’importance des forces en présence, l’œuvre privilégie dans l’ensemble la transparence. Elle obéit également au schéma macro-structurel crescendo-decrescendo, découpé ici en six sections. Après un Andante qui sent bon l’idylle pastorale, un surprenant passage juxtapose un extrait de l’emblématique Fratres (1977) de Pärt et le thème du fatum de la Cinquième Symphonie de Beethoven. Le final apaise les conflits en un geste quasi mahlérien (on songe au final de la Troisième Symphonie).


Atvars Lakstīgala tire le meilleur de l’Orchestre symphonique de Liepāja, mais on peut lui préférer la direction plus contrastée de John Storgårds à la tête de l’Orchestre philharmonique de Tampere (Ondine), couplé avec le Concerto pour violoncelle du compositeur.


Jérémie Bigorie

 

 

 

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