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05/09/2017
Antonín Dvorák : Othello, opus 93 – Symphonies n° 6 en ré majeur, opus 60, et n° 7 en ré mineur, opus 70 (*)
London Philharmonic Orchestra, Yannick Nézet-Séguin (direction)
Enregistré en public au Southbank Centre’s Royal Festival Hall, Londres (27 mai 2009 [*] et 3 février 2016) – 99’09
Album de deux disques London Philharmonic Orchestra LPO-0095





Comme le rappelle la notice promotionnelle accompagnant ces deux disques, c’est en 2007 que Yannick Nézet-Séguin a fait ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de Londres en les dirigeant dans la Sixième Symphonie de Dvorák. L’expérience a sans nul doute été des plus concluantes puisque le jeune chef devint directeur musical de l’orchestre de 2008 à 2014; ce nouvel enregistrement en concert de cette même Sixième témoigne à plusieurs égards de la fidélité ainsi nouée.


L’Ouverture Othello, assez peu connue, est plastiquement superbe (les cordes à partir de 4’55, les bois...) mais manque de folie alors que le tempérament du jeune chef, on l’a constaté à plusieurs reprises en concert, est plutôt fougueux. C’est un peu la même impression qui ressort de la Sixième Symphonie. Ici encore, l’orchestre témoigne de qualités indéniables: outre une dextérité irréprochable (que l’on peut notamment apprécier dans le dernier mouvement), on soulignera notamment la beauté du pupitre de violoncelles dans l’Adagio. Mais, au-delà de ces magnifiques sonorités, force est de constater que Yannick Nézet-Séguin n’emporte pas vraiment la conviction dans la mesure où l’on ne sait pas trop où il souhaite aller. On n’entend pas toujours la verve requise (le Scherzo, que l’on pourra souvent trouver bien timide), les couleurs sont parfois assez fades (ces accents propres à la Bohême ne se retrouvent guère dans le Finale: Allegro con spirito) et le fameux Scherzo (Furiant) ne recèle guère cet esprit de conquête que l’on peut trouver par exemple chez Kubelík (Deutsche Grammophon). Par ailleurs, on s’étonnera de quelques raideurs dans le premier mouvement, l’Allegro non tanto souffrant également d’une fin un peu pataude.


Le chef québécois est plus à son aise dans la magnifique Septième Symphonie. La vision de Yannick Nézet-Séguin dans l’Allegro maestoso se caractérise par un grand lyrisme: même si l’on peut préférer une version plus contrastée, on bénéficie ici d’un mouvement où les grandes masses dominent, servies par de superbes légatos de cordes et d’imposants chorals de cuivres. C’est très beau mais, à titre personnel, on préférera ici encore l’emballement hiératique d’un Kubelík (les basses berlinoises, si conquérantes sous sa baguette!) ou d’un Kertész, alors que c’est ce qui ne ressort guère ici (vers 8’45). Après un Poco adagio marqué par un brin de sentimentalisme, Séguin aborde le Scherzo: Vivace dans un climat plus jouissif que cataclysmique qui sert parfaitement de transition avec le dernier mouvement: dommage que la toute fin soit un peu «grand spectacle», empreinte d’une grandiloquence (les variations de tempo) que ne reflète pas une interprétation globalement excellente.


Deux très bons disques, meilleurs par exemple que les récentes gravures d’Andrès Orozco-Estrada, mais qui ne bouleversent pas une riche discographie toujours dominée par les deux intégrales dirigées par István Kertész (avec l’Orchestre symphonique de Londres chez Decca) et Rafael Kubelík (avec les Berliner Philharmoniker chez Deutsche Grammophon).


Le site de Yannick Nézet-Séguin
Le site de l’Orchestre philharmonique de Londres


Sébastien Gauthier

 

 

 

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