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04/22/2017
Ludwig van Beethoven : Missa solemnis, opus 123
Carolyn Sampson (soprano), Marianne Beate Kielland (alto), Thomas Walker (ténor), David Wilson-Johnson (basse), Cappella Amsterdam, Orchestra of the Eighteenth Century, Daniel Reuss (direction)
Enregistré à Utrecht (octobre 2016) – 75’03
Glossa 921124 – Notice (en anglais, néerlandais, français et allemand) de Bas van Putten


 Sélectionné par la rédaction





La Missa solemnis fait partie de ces chefs-d’œuvre dont on ne cesse de redécouvrir la beauté, l’imagination et la science de l’orchestre que son auteur savait y mettre. L’occasion, bien sûr, pour nombre de chefs de s’y frotter: à plusieurs reprises pour certains (Herbert von Karajan), jamais pour d’autres (Wilhelm Furtwängler ou Claudio Abbado), sur instruments modernes (hier et aujourd’hui), sur instruments anciens (surtout depuis quelques années)...


Face à une discographie riche en références, le nouveau venu Daniel Reuss faisait a priori figure de David face à Goliath: or, écoute après écoute, force est de constater que celui-ci avait bien caché sa fronde, signant là une version tout à fait exceptionnelle qui, et nous en sommes (agréablement) les premiers étonnés, s’installe à notre sens de manière incontestable parmi les références récentes de l’œuvre.


Encore une fois, sur le papier, les forces en présence semblaient sinon fragiles, en tout cas moins aguerries que celles auxquelles eurent recours John Eliot Gardiner, Philipe Herreweghe ou l’excellent Helmut Rilling pour ne prendre que des ensembles jouant sur instruments d’époque. Quelle erreur! L’Orchestre du XVIIIe siècle, orphelin de son père fondateur et spirituel Frans Brüggen, est excellent de bout en bout. Dès les premiers accords du Kyrie, la masse orchestrale impressionne, Reuss sachant parfaitement instiller les dynamiques nécessaires. Mais surtout, le chef néerlandais (né en 1961 à Leiden, près de La Haye) parvient, sans pour autant sacrifier à la ligne générale, à souligner certains détails que l’on n’avait guère remarqués jusque-là. Ainsi, et pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, à la perfection du choral de cuivres au début du Sanctus succède un orchestre étincelant dans le Benedictus: avait-on entendu ces contrechants de bois (flûte, clarinette et cor) en regard du violon solo (irréprochable) à 5’11? Avait-on vraiment perçu ce bref dialogue entre la clarinette et le violon à 8’53? Soulignons d’ailleurs qu’Alexander Janiczek ne se contente pas de lire simplement sa partie de violon solo: il sait bien au contraire interpréter sa partition (le léger ralenti à 6’44 ou la relance de l’ensemble de l’orchestre à 8’47!) avec une finesse remarquable et une liberté de jeu qui s’imposent face à quelques versions pourtant généralement jugées indiscutables.


Le chœur de la Cappella Amsterdam s’avère à la hauteur de l’enjeu et de son partenaire instrumental: là encore, peu de défauts. S’il peut sembler un peu lisse dans le Kyrie introductif ou (mais la responsabilité en incombe ici au chef), manquer un tant soit peut de dynamisme à la fin du Gloria, il passe avec conviction du recueillement (début du Credo) à l’exaltation (toujours dans le Credo, à partir du Et resurrexit, pris un peu trop rapidement à notre goût), la symbiose avec l’orchestre donnant souvent lieu à quelques passages admirables à l’image du très beau crescendo dans l’Agnus Dei (à partir de 4’15).


Le quatuor de solistes est indéniablement dominé par les deux voix féminines, Carolyn Sampson en tête, l’entrée de la soprano et de l’alto étant splendide à 4’30 dans le Credo. Si le ténor Thomas Walker ne mérite également que des éloges, on sera plus réservé sur la prestation de la basse David Wilson-Johnson, qui avait déjà moins convaincu que les trois autres solistes dans la pourtant superbe gravure dirigée par Philippe Herreweghe. S’il est globalement bon, il déçoit franchement dans le superbe Agnus Dei en raison d’une voix qui manque de stabilité, voire de souffle au sens physique du terme, et qui ne peut faire oublier la sobriété exemplaire d’un Van Dam (chez Karajan, EMI).


C’est donc en partie à cause de lui que l’on ne peut attribuer à cette version la récompense suprême; pour autant, ne passons pas à côté de cet enregistrement qui demeure encore une fois remarquable et avec lequel il va sans nul doute falloir compter.


Le site de Daniel Reuss
Le site de Carolyn Sampson
Le site de Marianne Beate Kielland
Le site de Thomas Walker
Le site de David Wilson-Johnson
Le site de la Cappella Amsterdam
Le site de l’Orchestre du XVIIIème siècle


Sébastien Gauthier

 

 

 

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