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04/15/2017
Anton Bruckner : Symphonies n° 4 en mi bémol majeur «Romantique», WAB 104 (édition Haas) (*) et n° 9 en ré mineur, WAB 109 (édition Alfred Orel)
Staatskapelle Dresden, Christian Thielemann (direction), Agnes Méth (réalisation)
Enregistré en public au Festspielhaus de Baden-Baden (23 [*] et 24 mai 2015) – 75’
C Major Blu-ray 732604 (ou DVD 732508) [*] et Blu-ray 733404 (ou DVD 733308) – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Region Code 0 – Notices (en anglais, allemand et français) de Tobias Niederschlag





Anton Bruckner est, avec les deux grands Richard (Wagner et Strauss), le compositeur de prédilection de Christian Thielemann, qui semble s’être lancé dans une intégrale filmée de ses Symphonies à la tête de la Staatskapelle de Dresde, prestigieuse phalange dont il est le directeur musical depuis la rentrée 2011. Après avoir enregistré les Septième, Huitième et Cinquième), voici deux nouveaux concerts captés au Festspielhaus de Baden-Baden à un jour d’intervalle, les 23 et 24 mai 2015.


Quatrième (symphonie qui existe par ailleurs en DVD sous la direction de Christian Thielemann mais avec les Müncher Philharmoniker) ou Neuvième Symphonies: les qualités et défauts interprétatifs, qui plus est à vingt-quatre heures d’intervalle, se retrouvent d’une œuvre à l’autre. On l’a déjà souligné à l’occasion tant de concerts que de vidéos de Thielemann mais la sobriété de sa direction (même si l’on perçoit toujours le bouillonnement sous une couverture impeccable) est impressionnante. Point de grandiloquence ni de geste inutile chez le grand chef allemand: un regard dur et perçant (presque glaçant même dans le premier mouvement de la Quatrième à 6’30 ou 14’20!), une baguette toujours tenue par le seul pommeau qui, en quelques centimètres d’amplitude à peine, suffit à emporter l’orchestre tout entier (dans l’Andante quasi allegretto de la Quatrième, à 27’50), des impulsions extraordinaires (regardez en priorité le mouvement conclusif de la Quatrième à 63’13 !) confirment sa maîtrise souveraine dans ce répertoire. Il faut dire que l’orchestre en face de lui, un des meilleurs du monde faut-il le rappeler (qui plus est dans ce répertoire), répond comme un seul homme à ses diverses sollicitations. Bien évidemment, les cuivres impressionnent au plus haut point: cinq cors, quatre trompettes, trois trombones et un tuba dans la Quatrième, leur nombre étant même porté à neuf cors dans la Neuvième, quatre d’entre eux jouant les Wagner-Tuben dans le troisième mouvement. Les tutti sont ronds (quels pupitres de cordes!), les solistes extraordinaires (Jochen Ubbehlode au cor, Robert Oberaigner à la clarinette par exemple) et l’ensemble donne aux partitions brucknériennes tout leur lustre.


Pour autant, pourquoi ne sommes-nous pas autant convaincus dans ces deux symphonies que nous le fûmes pour les Cinquième et Huitième Symphonies? En raison tout d’abord de quelques options de Christian Thielemann qui ont déjà pu nous décevoir par le passé: certaines transitions un peu brusques dans le premier mouvement de la Quatrième, une appréhension un peu raide du deuxième mouvement de la même symphonie (à 26’50), une certaine précipitation parfois (dans le Trio du Scherzo de la Neuvième, à 30’45) ou, au contraire, des ralentis excessifs qui conduisent à une inexorable lourdeur (dans le mouvement conclusif de la Quatrième à 49’20). Thielemann n’appréhende pas toujours les mouvements de chacune des symphonies avec la fluidité souhaitée, cassant ainsi un peu les grandes arches de chaque œuvre. La faute aussi à quelques problèmes d’équilibre (rares il est vrai) que l’on remarque surtout vers la fin du premier mouvement (Feierlich, misterioso) de la Neuvième, avec des clarinettes étonnamment stridentes qui ne parviennent pas à se fondre dans la masse (à partir de 24’18).


La réalisation d’Agnes Méth est très professionnelle: les plans alternent avec adresse les vues larges de l’orchestre avec les pupitres solistes. Assez dynamique (la succession rapide des images à partir de 14’23 dans le premier mouvement de la Neuvième illustrant parfaitement les emballements de la partition), elle trouve également quelques angles à la beauté évidente, comme cette perspective sur Thielemann avec au premier plan la tête sculptée d’une contrebasse. Enfin, on appréciera certains plans qui permettent au spectateur d’associer la vue avec l’audition d’un trait d’orchestre qu’on n’avait peut-être jamais aussi bien entendu jusqu’alors: regardez et écoutez donc les pizzicati des contrebasses à 31’43 dans le deuxième mouvement de la Quatrième!


Sans atteindre les sommets de certaines autres prestations de Thielemann ou d’autres chefs dans ces deux symphonies (par exemple Karajan chez Sony ou Wand, qu’on peut voir sur YouTube, tous deux avec Berlin, pour la Neuvième, Celibidache avec Munich dans la Quatrième), voici néanmoins deux concerts de très grande qualité qui augurent d’une intégrale filmée de haute tenue.


Le site de l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde


Sébastien Gauthier

 

 

 

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