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04/15/2017
Arthur Honegger : Le Roi David, H. 37
Christophe Balissat (Le récitant), Athena Poullos (La pythonisse), Lucie Chartin (soprano), Marianne Beate Kielland (alto), Thomas Walker (ténor), Ensemble vocal de Lausanne, Orchestre de la Suisse romande, Daniel Reuss (direction)
Enregistré au studio OSR, Genève (septembre 2016) – 72’
Mirare MIR318 – Notice et livret en français, anglais et allemand





Agé de 29 ans, Arthur Honegger accepte début 1921 la proposition des frères Morax, responsables d’un théâtre populaire à Mézières près de Lausanne, d’écrire une musique sur un drame biblique écrit par l’un des frères, René Morax. C’est Ernest Ansermet qui, consulté par les frères Morax, a suggéré Honegger, choix tout de suite encouragé par Stravinsky. Les contraintes sont multiples: délai court, orchestre sans cordes et chœur consistant en un ensemble amateur d’environ cent chanteurs. La création le 11 juin 1921 est un triomphe. Pendant l’été 1923, Morax et Honegger revoient leur copie, l’un en condensant son texte, confié à un récitant unique, l’autre en adaptant sa musique pour une formation symphonique traditionnelle. C’est cette version qui est créée, elle aussi triomphalement, à Lyon en janvier 1923. Cette version «symphonique» s’est longtemps imposée au point de faire longtemps disparaître la version initiale jusqu’à ce que Charles Dutoit l’enregistre pour Erato au début des années 1070, puis Michel Piquemal à la fin des années 1990. Daniel Reuss, le chef de chœur hollandais directeur de l’Ensemble vocal de Lausanne depuis 2015, a choisi ici d’enregistrer à nouveau cette version, en d’autres termes, celle de l’instrumentation d’origine de 1921 mais avec un texte confié à un récitant unique.


Malheureusement une certaine déception est au rendez-vous. Si le ténor Thomas Walker, même parfois trop apprêté, et surtout l’alto Marianne Beate Kielland, au beau timbre et au chant subtil, séduisent, la soprano Lucie Chartin, aux aigus problématiques, est aussi incompréhensible dans le haut de son registre. Le chœur, composé de trente-six chanteurs, est parfait d’intonation et de diction, notamment dans certains passages monophoniques très convaincants, mais il manque tout de même souvent d’ampleur dans beaucoup d’autres. Christophe Balissat est un récitant fade et terne qui semble s’ennuyer, au contraire d’Athena Poullos, une pythonisse investie et flamboyante. Si les vents de l’Orchestre de la Suisse romande ne sont pas sans charme, les cuivres sonnent souvent un peu cru.


Quant à la direction de Daniel Reuss, elle est certes précise mais manque cruellement de souffle, par exemple dans «La Danse devant l’arche», un moment-clef de la partition, ou d’émotion dans les poignantes et debussystes «Lamentations de Guilboa». Connaissant le style de Reuss, il s’agit certainement d’un parti pris, sans doute discutable dans une œuvre du XXe siècle, qui plus est où il est question de guerre, d’amour et de Dieu. On restera donc fidèle à la version de Charles Dutoit avec une Christiane Eda-Pierre lumineuse, un Eric Tappy inspiré et les inoubliables Jean Desailly et Simone Valère.


Gilles Lesur

 

 

 

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