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02/28/2017
Arrigo Boito : Mefistofele
René Pape (Mefistofele), Joseph Calleja (Faust), Kristine Opolais (Marguerite), Karine Babajanyan (Elena), Heike Grötzinger (Marta), Andrea Borghini (Wagner), Rachael Wilson (Pantalis), Joshua Owen Mills (Nerèo), Kinderchor der Bayerischen Staatsoper, Stellario Fagone (chef du chœur), Chor der Bayerischen Staatsoper, Sören Eckhoff (chef de chœur), Bayerisches Staatsorchester, Omer Meir Wellber (direction), Roland Schwab (mise en scène), Piero Vinciguerra (décors), Renée Listerdal (costumes), Michael Bauer (lumières), Le a Heutelbeck (vidéo), Stefano Giannetti (chorégraphie), Daniel Menne (dramaturgie), Tiziano Mancini (réalisation)
Enregistré en public à l’Opéra de Munich (6-11 novembre 2015) – 140’
C Major Blu-ray 739304 (ou DVD 739208) – Format 1080i 16/9 – Son PCM Stereo DTS-HD MA 5.1 – Region Code A, B, C – Notice en anglais, français et allemand, sous-titres en italien, anglais, allemand, français, espagnol, chinois, coréen et japonais


 Sélectionné par la rédaction





L’opéra Mefistofele de Boito a plus rarement que d’autres Faust les honneurs de la scène. On trouve néanmoins déjà dans le commerce trois DVD de qualité avec dans le rôle-titre Samuel Ramey, Ferruccio Furlanetto et Ildar Abdrazakov, réalisés respectivement à l’Opéra de San Francisco en 1989 (Arthaus), au Teatro Massimo de Palerme en 2008 (Dynamic) et à San Francisco en 2013 (EuroArts). Cette nouvelle captation réalisée à l’Opéra de Munich en 2015 vient donc augmenter une offre déjà conséquente et réunit une magnifique distribution avec dans le rôle-titre René Pape et à ses côtés deux autres fortes personnalités, Joseph Calleja dans le rôle de Faust et Kristine Opolais dans celui de Marguerite.


La vraie réussite est ici incontestablement vocale avec un René Pape qui est tout simplement Mefistofele, même si certains aigus témoignent sans doute d’une méforme passagère, un Calleja au magnifique timbre, au chant élégant et au format large et idéal pour le rôle de Faust et une Kristine Opolais investie et très émouvante. Il n’y a pas d’insuffisance notable dans le reste de la distribution, avec en particulier la belle Marta de Heike Grötzinger, l’incandescente Karine Babajanyan, magnifique dans son air «Notta cupa», et le beau Wagner d’Andrea Borghini. Le Chœur de l’Opéra d’Etat de Bavière est fidèle à sa réputation d’excellence. La seule réserve musicale concerne la direction d’Omer Meir Wellber, qui rajoute parfois une certaine lourdeur à une musique qui n’en a le plus souvent pas besoin. Mais la mise en place, la précision et le souffle sont bien au rendez-vous.


La mise en scène est quant à elle typique de celles que l’on peut voir sur certaines scènes allemandes. En effet, elle ne nous épargne rien depuis l’ambiance sadomasochiste dominante, jusqu’à des femmes enceintes se contorsionnant par terre, en passant par la fête de la bière, la moto que chevauchent Faust et Mefistofele, Marguerite pleurant tout en enserrant une peluche et le caméraman qui filme au plus près les chanteurs pour une diffusion en direct sur écran... Du déjà-vu ailleurs et souvent, volontiers redondant et, qui même si cela fonctionne parfois (le superbe air de Faust au deuxième acte et la scène du sabbat qui termine ce même acte, le duo Faust-Marguerite de l’acte 3 avec un Mefistofele qui s’incruste discrètement entre les deux amants), atteint parfois une trivialité assumée mais pesante (Marta en tenue noire très courte bécotée par Faust sur sa moto, le quatrième acte en milieu psychiatrique). Tout cela passerait certainement mieux si ce spectacle bénéficiait d’une vraie direction d’acteurs que l’on ne sent malheureusement pas toujours. Fort heureusement, ces trois exceptionnels chanteurs au métier aguerri remplissent pleinement leurs rôles.


Si l’on supporte la lecture sombre et crue de Roland Schwab, ce Mefistofele vocalement superbe peut séduire. En revanche, allergiques ou intolérants aux mises en scène triviales s’abstiendront.


Gilles Lesur

 

 

 

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