About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

02/16/2017
Georg Friedrich Haendel : Messiah, HWV 56 (édition de concert A. Davis)
Erin Wall (soprano), Elizabeth DeShong (contralto), Andrew Staples (ténor), John Relyea (basse), Toronto Mendelssohn Choir, Noel Edison (chef de chœur), Toronto Symphony Orchestra, Sir Andrew Davis (direction)
Enregistré en public au Roy Thomas Hall, Toronto (décembre 2015) – 114’25
Coffret de deux disques Chandos CHSA 5176(2) – Notice en anglais, français et allemand, texte en anglais





Encore un Messie serait-on tenté de penser! Il s’agit toutefois non seulement d’un nouvel enregistrement mais aussi d’une nouvelle version due au chef anglais Sir Andrew Davis. Ce dernier se justifie dans un long texte que l’on trouve dans la notice accompagnant ce nouvel enregistrement. Il y rejette au passage les propositions antérieures, notamment celle de Sir Eugene Goossens, qu’il juge ampoulée. Dans ce texte, il précise son fil conducteur: «Tout en respectant les notes... utiliser tous les coloris de l’orchestre moderne pour mieux mettre en valeur la signification et l’atmosphère de chaque mouvement sans porter atteinte à la puissance intérieure de l’original». A l’écoute il n’est pas certain que cet objectif soit atteint.


En effet, on est à la fois surpris, certes – car l’on a autre chose en mémoire – mais aussi parfois, avouons-le, plus que décontenancé. Sans être un inconditionnel des lectures à petit effectif, notamment d’un point de vue choral, force est de reconnaître qu’ici l’effectif orchestral comme choral est trop large. Mais le problème n’est pas seulement l’effectif mais aussi, d’une part, cette nouvelle version, et, d’autre part, la façon d’aborder cette musique. Et lorsque l’on entend un choral de cuivres au tout début de l’œuvre, puis pour la première fois un tambour à timbre dans le premier solo de basse, puis des cymbales dans le premier air de l’alto, la surprise fait bientôt place à l’irritation.


Pourtant, les solistes remplissent correctement leur mission, notamment Elizabeth DeShong, qui possède un magnifique et vrai timbre de contralto, et le lumineux ténor Andrew Staples, maintenant souvent à Paris avec Daniel Harding, qui est tout à fait à l’aise dans ce répertoire. On avouera avoir moins apprécié la trop grande voix de John Relyea dans un tel répertoire. Quant à la soprano Erin Wall, et malgré une voix plus adaptée à ce répertoire, elle ne parvient pas à réellement intéresser et ses vocalises semblent fragiles. Le chœur est en place, à condition de ne pas trop s’intéresser aux détails – on pense notamment aux nombreuses vocalises – mais l’effectif le rend trop souvent pataud et on est donc très loin de l’élégance et de la précision d’autres formations dans ce répertoire. Sir Andrew Davis dirige en excellent professionnel qu’il est ce Haendel qui tend incontestablement vers Elgar, ce qui n’est pas nécessairement un contresens, mais ce qui mériterait, pour aller jusqu’au bout du raisonnement, d’être assumé plus complètement.


Un Messie nouvelle version mais ancienne façon, qui sans aucun doute irritera les puristes mais pourra plaire aux nostalgiques des interprétations à l’ancienne, façon Sir Adrian Boult, mais sans y trouver la passion qu’y mettait ce chef, aux curieux et aux amateurs d’Elgar. Les autres, c’est-à-dire les plus nombreux, passeront leur chemin!


Gilles Lesur

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com