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12/18/2000
André Caplet : Panis Angelicus, Mélodies sur des poèmes de Gourmont, Du Bellay, Ronsard, Paul Fort, Hugo et Baudelaire, Les Prières, Pie Jesu, Messe à trois voix
Hanna Schaer (mezzo soprano), Noël Lee (piano), Quauor Ravel, Solistes des Chœurs de Lyon, Bernard Têtu (chef de chœur)
Accord/Universal 465 813-2


Pour avoir magnifiquement orchestré, à sa demande, plusieurs œuvres de Claude Debussy, la figure d’André Caplet reste indissociable de celle de l’immense compositeur français. Les Prières (Notre Père, Je vous salue Marie, Je crois en Dieu) rappellent la scène de Geneviève dans Pelléas. Le Vieux coffret, cycle de quatre mélodies est lui aussi très nettement influencé par Debussy : Hanna Schaer le chante d’une voix agile (mais hélas souvent imprécise), avec une diction inégale, parfois transparente, souvent très perfectible (le livret ne reprenant pas le texte des poèmes de Baudelaire, Ronsard, Du Bellay, Hugo, Paul Fort et Remy de Gourmont, seule la chanteuse nous donne accès à leur sens – dans l’ensemble aisément accessible). Sans avoir rencontré leurs voix idéales, ces mélodies trouvent là une introduction idéale à l’univers de Caplet, soutenu avec présence par le piano de Noël Lee, dont la partie n’a rien de debussyste. Le chant fait moins penser à la prosodie des mélodies de Debussy qu’au chant si particulier de Pelléas, et notamment la partie d’Yniold que, paradoxalemen, Debussy n’explora guère dans ses mélodies. Le magnifique Panis Angelicus semble quant à lui plus proche de Fauré (celui du Requiem) que de Debussy. Possédant de somptueuses couleurs, la présente interprétation dégage de l’œuvre un sentiment de simplicité, de sincérité, qui en fait une version idéale et émouvante. Le Pie Jesu et la lumineuse Messe à trois voix, très inspirée par le chant grégorien, sont écrits dans un langage très personnel, qui conduit aux cieux à dos d’ange, dans un grand mouvement d’allégresse.

Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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