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01/04/2017
Alban Berg : Wozzeck, opus 7
Christian Gerhaher (Wozzeck), Brandon Jovanovich (Tambourmajor), Mauro Peter (Andres), Wolfgang Ablinger-Sperrhacke (Hauptmann), Lars Woldt (Doktor), Pavel Daniluk (1. Handwerksbursch), Cheyne Davidson (2. Handwerksbursch), Martin Zysset (Der Narr), Gun-Brit Barkmin (Marie), Irène Friedli (Margret), Alessandro Reinhart*/Nino Dührkoop (Mariens Knabe), Tae-Jin Park (Ein Bursche), Chor der Oper Zürich, Kinderchor, Jürg Hämmerli (chef des chœurs), Philharmonia Zürich, Fabio Luisi (direction musicale), Andreas Homoki (mise en scène), Michael Levine (décors et costumes), Meta Bronski (collaboration aux costumes), Franck Evin (lumières), Michael Beyer (réalisation)
Enregistré à l’Opéra de Zürich (septembre 2015) – 100’58
Accentus DVD ACC20363 (ou Blu-ray ACC10363) – Format 16:9 NTSC – Son PCM Stereo/Dolby Digital 5.1/dts 5.1 – Region Code 0 – Sous-titres en allemand, anglais, français, chinois et coréen


Must de ConcertoNet



Ce DVD confirme l’impression laissée par le Wozzeck zurichois de 2015: magistral. L’idée d’Andreas Homoki de transposer le drame dans un théâtre de marionnettes fonctionne remarquablement, grâce à une conjonction parfaite de tous les éléments de cette mise en scène d’une force de conviction peu commune : le dispositif, les costumes, les perruques, le maquillage, la direction d’acteur et les interprètes, tous crédibles et fort impliqués. Les personnages agissent comme des pantins, seul l’enfant de Wozzeck et de Marie étant une véritable marionnette.


L’aspect visuel et la dimension théâtrale de cette production captivante et pensée dans les détails se révèlent stupéfiants, même à travers le prisme de l’écran. L’émotion nous submerge, en dépit de l’option, pas gagnée d’avance, de souligner le grotesque des personnages et l’absurdité des situations. Eprouver à l’opéra un tel sentiment de cohérence et d’unité demeure trop rare pour que ce spectacle portant la marque d’un grand metteur en scène tombe dans l’oubli. Heureusement, cette publication l’immortalise dans une présentation soignée, la notice comportant trois entretiens, avec le metteur en scène, le chef... et le compositeur (transcription d’une discussion radiophonique).


Fabio Luisi, qui dirige cet immense chef-d’œuvre pour la première fois, contribue largement à la réussite de cette production. A la tête d’un orchestre valeureux, le chef contrôle la dynamique et clarifie la texture pour révéler la forme et les détails de cette musique, tout en garantissant sa nature dramatique. Méconnaissable dans le rôle-titre, plus connu sur le terrain du lied que sur celui de l’opéra, Christian Gerhaher accomplit une prestation saisissante et d’une indéniable justesse. Conciliant beauté vocale et implication théâtrale, Gun-Brit Barkmin incarne une Marie tout à fait conforme aux attentes. Le reste de la distribution s’illustre pour les mêmes motifs : formidables Capitaine de Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, Médecin de Lars Woldt, Tambour-major de Brandon Jovanovich et Andres de Mauro Peter. Nous aurions voulu être dans la salle pour applaudir ce beau et grand spectacle.


Sébastien Foucart

 

 

 

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