About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

10/21/2016
Leonard Bernstein : Missa Brevis – Symphonie n° 3 «Kaddish» (version originale de 1963) – The Lark
Claire Bloom (récitante), Kelley Nassief (soprano), Paulo Mestre (contre-ténor), The Maryland State Boychoir, Stephen A. Holmes (direction), The Washington Chorus, Julian Wachner (direction), Coro Sinfônico do Estado de São Paulo, Naomi Munakata (direction), Membres de l’Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo, Baltimore Symphony Orchestra, Marin Alsop (direction)
Enregistré en public à Baltimore (28 et 30 septembre 2012) et en studio à São Paulo (29-30 novembre 2012 [Missa Brevis, [The Lark]) – 69’40
Naxos 8.559742– Livret et texte uniquement en anglais


 Sélectionné par la rédaction





On connaît les fortes affinités de Marin Alsop avec Leonard Bernstein, auprès duquel elle a étudié à la Juilliard School et dont elle a déjà donné au disque une grande partie de l’œuvre avec chœur, notamment en 2003 Chichester Psalms et, plus récemment en 2010, l’extraordinaire Mass. Directrice depuis 2007 de l’Orchestre symphonique de Baltimore, elle occupe depuis 2013 les mêmes fonctions à l’Orchestre symphonique d’Etat de São Paulo. L’idée de ce disque, outre celle d’enregistrer la version originale de Kaddish, chef-d’œuvre dédié à la mémoire du Président Kennedy, est sans doute de réunir les deux ensembles symphoniques qu’elle dirige actuellement mais aussi de rapprocher The Lark (1955), musique écrite pour la pièce L’Alouette de Jean Anouilh, de la Missa Brevis écrite trente-trois ans plus tard mais qui réutilise la musique de The Lark.


La Missa Brevis, qui porte bien son nom car elle ne dure que 10 minutes, il est vrai sans Credo, a été composée en 1988. Ecrite pour chœur, divisé jusqu’à huit voix, percussions, dont des cloches, et un contre-ténor, elle séduit non seulement par sa concision mais aussi par son énergie rythmique et ses ruptures. D’un style presque médiéval, elle est ici réalisée avec talent par le Chœur symphonique d’Etat de São Paulo, préparé par sa directrice Naomi Munakata. Engagement, justesse de l’intonation et nuances sont bien au rendez-vous malgré quelques raideurs dans les voix aiguës. L’intervention du contre-ténor Paulo Mestre est juste et précise même si le timbre n’est pas le plus caractérisé possible. Une étonnante musique typique du Bernstein tardif et dont l’écoute surprend autant qu’elle ravit.


Mais le cœur de cet enregistrement est bien la Symphonie «Kaddish» donnée ici dans sa version originale de 1963 avec en récitante, Claire Bloom, à l’anglais très accessible. Marin Alsop est ici très à son aise avec toute l’émotion, la force et la passion que contient cette musique complexe. Requérant un chœur d’enfants, magnifique Chœur de garçons de l’Etat du Maryland, un chœur d’adultes, l’engagé Chœur de Washington, et une soprano solo, en l’occurrence l’inspirée Kelley Nassief, la pièce est magnifiquement servie de bout en bout par des interprètes inspirés. Cette version de Kaddish se range sans aucun doute au côté des autres versions récentes de qualité, à savoir celles dirigées par Yutaka Sado (avec Yehudi Menuhin en récitant) et John Axelrod, deux chefs qui, eux aussi, ont travaillé avec le compositeur. A noter que dans la version dirigée par John Axelrod, le récitant est le regretté Samuel Pisar, qui avait proposé un nouveau texte en collaboration avec Bernstein.


L’Alouette, sur un texte de Jean Anouilh évoquant Jeanne d’Arc, qui termine ce disque est une adaptation de la pièce originale faite par Nathaniel G. Lew en 2008 et Marin Alsop en 2012 pour le concert. Donnée ici en anglais, latin et français (un passage unique contre trois dans la version originale) et avec un récitant, elle est interprétée ici avec toute l’énergie et la passion nécessaires, notamment dans sa fin. Son couplage avec la Missa Brevis qui débute ce disque est une évidence.


Un magnifique disque Bernstein pour patienter jusqu’au centenaire du compositeur et chef d’orchestre américain qui sera fêté en 2018. Espérons pouvoir entendre en France à cette occasion cette incroyable et toujours surprenante musique, trop peu souvent honorée au concert.


Gilles Lesur

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com