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09/08/2016
«Comédie et tragédie (volume 1)»
Jean-Baptiste Lully : Le Bourgeois gentilhomme (Suite)
Jean-Féry Rebel : Les Eléments (extraits)
Marin Marais : Alcyone (Suite)
Tempesta di Mare, Gwyn Roberts et Richard Sone (direction)
Enregistré au Gould Recital Hall du Curtis Institute of Music, Philadelphie (9-11 juin 2014) – 66’51
Chandos CHAN0805 – Notice (en anglais, allemand et français) de Robert A. Green
«Comédie et tragédie (volume 2)»
Jean-Marie Leclair : Scylla et Glaucus, opus 11 (Suite)
Marc-Antoine Charpentier : Le Malade imaginaire, H. 495 (Suite)
Jean-Philippe Rameau : Les Fêtes de Polymnie (Suite)
Tempesta di Mare, Gwyn Roberts et Richard Sone (direction)
Enregistré au Gould Recital Hall du Curtis Institute of Music, Philadelphie (8-10 juin 2015) – 73’29
Chandos CHAN0810 – Notice (en anglais, allemand et français) de Robert A. Green
L’ensemble Tempesta di Mare, également connu sous le nom de «Philadelphia Baroque Orchestra», est un des rares ensembles américains baroques à avoir acquis aujourd’hui une renommée internationale. Après plusieurs disques dont certains, remarquables, consacrés par exemple à Johann Friedrich Fasch (voir ici et ici), voici deux nouveaux opus dédiés cette fois-ci à la musique baroque française au travers de quelques-uns de ses plus dignes représentants.
D’un disque à l’autre, les qualités de l’orchestre se retrouvent, sous la direction de Gwyn Roberts (à la flûte) et de Richard Stone (au théorbe ou à la guitare), également entraîné par le premier violon Emlyn Ngai. Des instrumentistes doués de qualités techniques irréprochables, des timbres assez savoureux, une envie de bien faire indéniable: voilà qui augurait du meilleur d’autant que les notices d’accompagnement rédigées par Robert A. Green sont excellentes. Or, autant le second disque est intéressant, autant le premier frappe par son apathie générale. Dans la suite extraite du Bourgeois gentilhomme, la «Cérémonie des Turcs» est bien réalisée mais manque singulièrement de contrastes, le «Ballet des nations» péchant lui aussi par l’absence de toute nervosité alors que cette musique – d’autres chefs et ensembles l’ont bien montré – appelle au contraire des couleurs diversifiées. Il en va de même dans Les Eléments de Rebel: si le «Chaos» inaugural révèle des timbres assez étranges ainsi qu’une justesse pas toujours aussi parfaite qu’on aurait pu le souhaiter, on appréciera tout de même la Chaconne du «Feu», réussie mais sans entrain malheureusement. Quant au Tambourin qui suit, on ne pourra que le trouver fort mollasson! Enfin, les extraits d’Alcyone sont appréciables mais, ne serait-ce que dans le cadre d’un bis de concert, Jordi Savall a su bien davantage transcender la célèbre «Danse des matelots» (voir ici), qui s’avère en l’espèce assez insignifiante.
Dans le second disque, on passera très vite sur les extraits du Malade imaginaire de Charpentier, qui ne laissent aucun souvenir – mais il est vrai (avouons-le) que la musique en elle-même ne revêt pas grand intérêt. En revanche, les extraits de Scylla et Glaucus, opéra rarement donné de Jean-Marie Leclair (voir ici), sont très bien interprétés et bénéficient enfin de cette vie qui nous avait tant manqué dans le premier disque. Le travail sur le rythme est réel (la Gigue, excellente) et on connaît enfin la diversité qu’appelle cette musique, certains passages assez doux succédant à toute la pompe du XVIIe illustrée par l’appel éventuel aux trompettes et timbales. Quant aux extraits des Fêtes de Polymnie, ils sont tout aussi réjouissants (la Chaconne, tout en finesse et en contrastes) et concluent de belle manière un disque fort bien réalisé.
Le site de Tempesta di Mare
Sébastien Gauthier
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