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08/16/2016
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuors avec piano n° 1 en sol mineur, K. 478, et n° 2 en mi bémol majeur, K. 493
La Petite Symphonie: Stéphanie Paulet (violon), Diane Chmela (alto), Mathurin Matharel (violoncelle) Daniel Isoir (pianoforte)
Enregistré au manoir du Catel, Ecretteville-lès-Baons, Seine-Maritime (1er-3 septembre 2015) – 64’16
Muso MU-010 (distribué par Harmonia mundi) – Notice (en français et en anglais) de Marc Vignal





Daniel Isoir a fondé La Petite Symphonie en 2006 dans l’espoir de conférer l’ambiance intime de la musique de chambre à un orchestre tel qu’on le concevait avant 1800. Il y parvint en réduisant chaque partie de cordes à un exécutant comme on peut l’entendre dans trois Concertos pour piano de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) enregistrés en 2011. Pour certains concertos, Mozart avait réduit lui-même les parties de cordes à un quatuor simple (quatre exécutants) et c’est peut-être pour cette raison que le quintette avec piano l’inspira moins que le défi du quatuor avec piano pour lequel il adopta un style d’essence non concertante, nouveauté absolue à l’époque. Pour son second enregistrement mozartien, La Petite Symphonie propose les deux Quatuors avec piano écrits de part et d’autre des Noces de Figaro en 1785 et 1786 par un compositeur au sommet de son art.


En trois mouvements comme un concerto, le finale en rondo, les deux Quatuors appartiennent néanmoins pleinement à l’univers de la musique de chambre. A l’encontre des quatuors avec piano déjà existants, la brillante partie de piano ne domine pas, sauf dans la mesure où elle est seule en équilibre contre ou avec celles des trois cordes qui font souvent bloc, mais elle reste sans cadence et sans véritable solo. Dans un esprit tout à fait chambriste, les cordes, en harmonie ou en contrepoint avec de brèves envolées en solitaire, dialoguent avec le piano se mêlent à lui ou s’en font l’écho. Plus éloigné du genre concertant, le Premier Quatuor, à la puissance sombre, reste plus audacieux et plus innovateur que le lumineux Second, plus extraverti. Hauteur et grâce irriguent les deux.


Plus que de raison, le pianoforte peut néanmoins dominer l’élégante prestation de La Petite Symphonie, peut-être à cause d’une prise de son fine mais un peu mate qui limite la projection des cordes sans ternir les sons clairs du piano, car le jeu précis et délicat des quatre musiciens ne souffre pas de reproche. Ils ont souvent donné les deux œuvres au concert et il en résulte une connaissance intime, une aisance sans ostentation et une conviction profonde qui embellissent une interprétation techniquement tout à fait au point. Les instruments des quatre musiciens sont de fidèles copies d’anciens de facture récente, les cordes souples mais légèrement acides. Le pianoforte, construit par Ryo Yoshida et Daniel Isoir, est une copie d’après Johann Andreas Stein (1728-1792), facteur d’un instrument dont la faculté expressive avait enchanté les oreilles de Mozart lors d’une visite à son atelier en 1777. On peut préférer la plénitude et la respiration ample des pianos modernes, aux nuances de jeu et de couleur à la fois plus marquées et plus fines, y compris celles du jeu sur la résonance, mais la finesse des timbres de ce pianoforte de l’an 2000 sous les doigts agiles de Daniel Isoir ne laisse pas insensible.


Les versions sur instruments anciens sont encore assez rares et l’interprétation de La Petite Symphonie, raffinée, vivante et intime, convaincra d’emblée les amateurs sans déplaire aux «modernes» qui apprécieront la délicatesse de leur jeu dynamique.


Le site de La Petite Symphonie


Christine Labroche

 

 

 

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