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04/16/2016
Robert Schumann : Concerto pour piano, opus 54 – Introduction et Allegro appassionato, opus 92 – Allegro de concert avec Introduction, opus 134 – Kinderszenen, opus 15: 7. «Träumerei»
Jan Lisiecki (piano), Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, Antonio Pappano (direction)
Enregistré à la Sala Santa Cecilia, Auditorium Parco della Musica, Roma (septembre 2015) – 59’05
Deutsche Grammophon 082564600909 (distribué par Universal)





Robert Schumann : Waldszenen, opus 82 – Kreisleriana, opus 16 – Geistervariationen, WoO 24
Suzana Bartal (piano)
Enregistré au Sprague Memorial Hall, Yale University (novembre 2014) – 68’14
Paraty 175148 (distribué par Harmonia mundi) – Notice de présentation en français et anglais





«The Romantics, volume 22»
Robert Schumann : Waldszenen, opus 82 (*) – Kinderszenen, opus 15 – Variations Abegg, opus 1 – Papillons, opus 2 – Arabeske, opus 18

Penelope Crawford (pianoforte)
Enregistré à Crawford Towers (avril 1998 [*]) et à la First Presbyterian Church, Ypsilanti, Michigan (mai 2013 et mai 2014) – 70’49
Musica Omnia MO 0511 – Notice de présentation en anglais





Encore le piano de Robert Schumann (1810-1856) – et l’on ne va pas s’en plaindre. C’est sur le Schumann concertant que se concentre Jan Lisiecki (né en 1995). On est frappé, malgré la jeunesse d’un interprète qu’on sent déjà plus mûr (par comparaison avec ses Etudes de Chopin, par exemple), par la cohérence du geste. Un Schumann volontiers fougueux et même ludique, au romantisme juvénile et aristocratique. L’attachant pianiste canadien insuffle partout de la joie, et un sens raffiné de la musicalité. Ce qui nous vaut une interprétation probe et extrêmement rythmée du Concerto en la mineur (1845). Musclée même, sous l’effet de l’étonnante énergie qu’Antonio Pappano insuffle à l’Académie Sainte-Cécile. L’orchestre réagit avec passion et même furie à une baguette qui fouette volontiers les accords schumaniens – pour un résultat hautement convaincant. Plus rares, les deux autres partitions concertantes convainquent tout autant. Par leur geste passionné voire amoureux, les interprètes (tout autant Lisiecki que Pappano, d’ailleurs) donnent vie à l’Introduction et Allegro appassionato (1849) et au tardif Allegro de concert avec Introduction (1853) avec une rare conviction. Du très beau Schumann.


Retour au tout solo, avec le disque de la pianiste roumaine Suzana Bartal (née en 1986). Un Schumann structuré par des idées relativement claires mais qui en reste à un stade superficiel, principalement en raison d’une frappe manquant de profondeur. Un Schumann insuffisamment maîtrisé pour que Kreisleriana (1838) atteigne la hauteur de vue nécessaire. Trop d’agitation secoue la partition qui se retrouve bousculée par des tempos erratiques, jusqu’à paraître dénervée et vite inintéressante. Une version scolaire et bien inutile au sein d’une discographie encombrée de références. Les Scènes de la forêt (1849) restent, elles aussi, en lisière de bois – à des kilomètres des arbres féconds plantés par Sviatoslav Richter, par exemple. Trop carrées, trop vertes, trop timides, celles de Suzana Bartal empruntent un sentier trop nettement balisé et qui manque de feuillage. Les Variations sur le thème des esprits (1854) referment l’album et sauvent un peu la mise, une identité plus forte se dégageant du clair-obscur de cette partition poignante.


C’est sur pianoforte que Penelope Crawford parcourt le chemin de Scènes de la forêt. La perspective change et l’intimisme qui se dégage du son cristallin de l’instrument fait plonger la déambulation dans le monde de l’enfance. On regrette néanmoins, dans certaines pièces, trop de vide entre les notes et des arrière-plans manquant de saveur. Mais l’artiste américaine réussit l’essentiel: à magnifier le mystère de «L’Oiseau-Prophète» et à donner le poids nécessaire à l’«Adieu». Un alliage de vertus et de frustrations, de qualités et de faiblesses, que l’on retrouve dans les Scènes d’enfants (1838) – parfois plus schématiques qu’épanouies – ou dans Papillons (1830) – aux épisodes peut-être trop contrastés les uns avec les autres, mais plutôt envoûtants et ponctués par un sens très schumanien de la respiration. Les Variations Abegg (1830) et l’Arabesque (1838) sont à l’avenant. On salue en tout cas l’intégrité de la démarche d’un artiste qui tire le meilleur profit des trésors sonores du superbe Conrad Graf de 1835 qui lui sert de compagnon de route.


Le site de Jan Lisiecki
Le site de Suzana Bartal


Gilles d’Heyres

 

 

 

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