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11/20/2000
Richard Strauss : Capriccio
Elisabeth Schwarzkopf (Comtesse Madelaine), Eberhard Wächter (Comte), Nicolai Gedda (Flamand, un musicien), Dietrich Fisher-Dieskau (Olivier, un poète), Hans Hotter (La Roche, un directeur de théâtre), Christa Ludwig (Clairon), Rudolf Christ (Monsieur Taupe)
Philharmonia Orchestra, Wolfgang Sawallish (direction)
EMI « Great Recordings of the Century », livret traduit en français, (2 CD)


Ultime opéra de Richard Strauss, Capriccio semble échapper à toute emprise, à tout jugement définitif, à tout « consensus ». L’œuvre se maintient à la lisière du répertoire lyrique, elle est peu donnée et peu enregistrée, mais ceux qui l’aiment en font une de leurs pièces fétiches. Objet lyrique pas totalement identifié, Capriccio porte en lui la contradiction. L’opéra semble totalement anachronique. Par les circonstances de sa composition d’abord : écrire en pleine guerre (la création a lieu en octobre 1942 à Munich) une conversation en musique, raffinée et intellectuelle, dépasse le sens commun. Sauf si l’on sait que Strauss à toujours suivi son chemin et que son dernier opéra, les Métamorphoses et les Quatre derniers lieder participent d’un même mouvement de retour sur soi et sur une certaine idée de la civilisation européenne. Anachronisme aussi dans le livret avec la reconstitution d’un Paris imaginaire de 1777. Sauf si l’on se rend compte qu’elle participe pleinement à la cohérence du sujet de l’opéra. Car Capriccio, par delà ses anachronismes de façade, vise extrêmement juste, au cœur du sujet même : son livret, dans lequel un musicien et un poète se disputent les faveurs d’une jeune et belle comtesse, propose une réflexion sur l’importance comparée de la musique et du texte dans la forme lyrique. « Prima la musica, poi le parole », ou le contraire ? A chacun d’en décider après tout, mais nul ne pourra prétendre apporter sa réponse sans avoir vu Capriccio (c’est difficile !) ou écouter cet enregistrement (qui vient de passer en série économique) dont aucun autre ne lui conteste la première place.

Philippe Herlin

 

 

 

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