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03/03/2016
«Il Diario di Chiara. Music from la Pietà in Venice in the 18th Century»
Giovanni Porta : Sinfonia pour cordes en ré majeur
Antonio Vivaldi : Sinfonia pour cordes en sol majeur, RV 149 «Il Coro delle muse» – Concerto pour violon en si bémol majeur, RV 372 «Per la S.ra Chiara»
Nicola Porpora : Sinfonia a tre en sol majeur
Antonio Martinelli : Concerto pour viole d’amour et cordes en ré majeur «Per la S.ra Chiaretta» – Concerto pour violon et cordes en mi majeur «Dedicato all S.ra Chiara»
Gaetano Latilla : Sinfonia en sol majeur
Fulgenso Perotti : Grave pour violon et orgue en sol majeur
Andrea Bernasconi : Sinfonia pour cordes en ré majeur

Europa Galante, Fabio Biondi (violon, viole d’amour et direction)
Enregistré en l’église de San Filippo, Reggio Emilia (20-22 août 2013) – 72’30
Glossa 923401 – Notice multilingue (allemand, anglais, français et italien)





Giuseppe Valentini : Concerto pour quatre violons en la mineur, opus 7 n° 11 – Concerti grossi en la majeur, opus 7 n° 1, en ré mineur, opus 7 n° 2, en ré mineur, opus 7 n° 3, en sol majeur, opus 7 n° 7, et en la mineur, opus 7 n° 10
Olivia Centurioni, David Plantier, Stéphanie Pfister (violons solos), Ensemble 415, Chiara Banchini (violon et direction)
Enregistré à Frasne-le-Château (30 octobre-4 novembre 2001) – 74’18
Alpha Collection Alpha 310 – Entretien (en français, anglais et allemand) avec Chiara Banchini





Antonio Vivaldi : Concertos pour quatre violons en si mineur, opus 3 n° 10, RV 580 [1], en fa majeur, opus 3 n° 7, RV 567 [2], en si bémol majeur, RV 553 [3], en ré majeur, opus 3, n° 1, RV 549 [4], et en mi mineur, opus 3 n° 4, RV 550 [5] – Concerto pour trois violons en fa majeur, RV 551 [6]
Eva Borhi [2, 3, 6], Stéphanie Pfister [1 à 5], David Plantier [1 à 5], Leila Schayegh [1, 3 à 6] (violons), Ensemble 415, Chiara Banchini (violon [1, 2, 4 à 6] et direction)
Enregistré au Volkhaus, Bâle (27-30 septembre 2006) – 53’49
Alpha Collection Alpha 311 – Entretien (en français, anglais et allemand) avec Chiara Banchini





Antonio Vivaldi : Concerto pour deux violons et violoncelle en sol mineur, RV 578a – Concertos pour violon en si bémol majeur, RV 372 «Per la S.ra Chiara», et en si mineur, RV 390 – Concertos pour violon «Le quattro stagioni», opus 8 n° 1 à n° 4: «La primavera», RV 269, «L’estate», RV 315, «L’autunno», RV 293, et «L’inverno», RV 297
Gli Incogniti, Amandine Beyer (violon et direction)
Enregistré en l’église allemande de Paris (14-18 janvier 2008) – 70’56
Alpha Collection Alpha 312 – Entretien (en français, anglais et allemand) avec Amandine Beyer





Comme le rappelle Patrick Barbier dans son ouvrage La Venise de Vivaldi (Grasset, page 85), un anonyme du XVIIIe siècle écrivait «A la Pietà, on prie Dieu avec le violon; aux Medicanti avec la flûte; à l’Ospedaletto avec le basson, et aux Incurabili avec le tambour», corroborant la place éminente reconnue au violon à la Pietà.


Les quatre disques présentés ici font revivre avec un véritable faste la musique concertante de cette époque. Le premier, dû à Fabio Biondi et à son ensemble Europa Galante, est un maître-disque dans le genre, nous invitant à un voyage musical au travers de compositeurs plus ou moins connus dont le style est certes souvent proche mais où chacun peut développer quelques accents particuliers. Ainsi, cette Sinfonia de Giovanni Porta (un des quatre maestri di coro que Vivaldi croisa lors de son passage à la Pietà) aux tonalités vénitiennes évidentes mais qui rappelle davantage Locatelli (notamment le troisième mouvement) que l’illustre Antonio... Vivaldi justement, également bien représenté dans ce disque: les affinités que Biondi et Europa Galante entretiennent avec ce compositeur sont de nouveau évidentes comme en atteste le jeu de subtils pizzicati! Chaque instrumentiste trouve le ton juste, et c’est cet Allegro concluant la Sinfonia de Porpora où les couleurs s’entremêlent, où la partition met en exergue l’art du contrepoint avec un petit clin d’œil final, qui résume à lui seul le plaisir constant à l’écoute de ce superbe disque.


Les trois autres disques, tous des rééditions, illustrent une nouvelle collection lancée par le label Alpha et tout simplement intitulée «Alpha Collection». Chacun bénéficie cette fois-ci d’une jaquette d’accompagnement où est retranscrit un assez long entretien avec son maître d’œuvre, Chiara Banchini ou Amandine Beyer en l’espèce, permettant à chacune de revenir sur l’enregistrement passé et d’y jeter un regard neuf. Commençons donc par celui consacré aux concertos de l’Opus 7 de Giuseppe Valentini (1681-1753), où les solistes font tous preuve d’un enthousiasme communicatif. Qu’il s’agisse du deuxième mouvement du Concerto n° 11 (l’ostinato des motifs), de la rythmique de l’Allegro assai du Concerto n° 7 ou des surprises que recèle l’Allegro du Concerto n° 1, on nage dans un pur bonheur avec ces traits imaginatifs et ces sonorités où l’amabilité d’une Venise quelque peu idéalisée naît rapidement à l’esprit de l’auditeur. Car, au-delà des prouesses techniques, ce sont aussi des mouvements lents d’une grande beauté (le Grave du Concerto n° 7) qui font le prix de ce disque, jadis paru au sein d’un coffret dénommé «Italiane Baroque», et dont l’intérêt demeure de la toute première actualité.


Au sein de cette thématique, Antonio Vivaldi (1678-1741) ne pouvait qu’occuper une place de choix, et c’est le cas avec ces deux disques respectivement signés Chiara Banchini et Amandine Beyer. On passera rapidement sur ce dernier volume, déjà chroniqué dans nos colonnes (voir ici) et dont l’écoute surprend et ravit toujours autant, l’ensemble des Quatre Saisons étant au surplus enrichi de trois autres concertos inédits où violoncelles et violon rivalisent de technique et de charme. Quant au disque rassemblant des concertos pour trois (pour l’un d’entre eux) ou quatre violons, on est là aussi pleinement enthousiaste à l’écoute du résultat obtenu. Dès l’Allegro introductif du Concerto RV 580, les quatre solistes nous entraînent dans des mélodies où le plaisir est immédiat, la technique violonistique n’étant pas privilégiée ici, ce qui rend l’écoute d’autant plus agréable. Les deux mouvements extrêmes du Concerto RV 567 (notamment l’Allegro conclusif) offrent également de splendides moments, le charme de la musique de Vivaldi s’exprimant peut-être encore davantage dans l’Andante du Concerto pour trois violons RV 551.


Pour qui n’aurait pas encore ces différentes œuvres dans sa discothèque, voici donc quatre albums qui s’imposent sans grande difficulté.


Le site de l’ensemble Europa Galante
Le site d’Amandine Beyer
Le site de l’ensemble Gli Incogniti


Sébastien Gauthier

 

 

 

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