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02/13/2016
Wilhelm Friedemann Bach : Concertos pour clavecin et cordes en la mineur, Fk. 45, en ré majeur, Fk. 41, et en mi mineur, Fk. 43 – Sinfonia en fa majeur, Fk. 67 – Allegro e forte en ré mineur, Fk. 65
Il Convito, Maude Gratton (clavecin et direction)
Enregistré en l’église Saint-Jean-Baptiste, Xaintrailles (mai 2012) – 74’
Mirare MIR 162 – Notice (en français, anglais et allemand) de Loïc Chahine





La jeune claveciniste (née en 1983) Maude Gratton entretient une véritable histoire d’amour avec Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784) puisqu’après avoir enregistré de fort belle manière quelques-unes de ses œuvres pour clavier seul, la voici qui récidive avec maintenant quelques concertos. Le fait est que le choix n’a pas été très compliqué puisque, comme le rappelle Marc Vignal dans son ouvrage consacré aux Fils Bach (Fayard, pages 58 à 60), le fils aîné du grand Johann Sebastian n’en a composé que sept dont un pour clavecin seul et un resté inachevé.


D’ailleurs, peut-on vraiment parler de «concerto» en écoutant Maude Gratton et l’ensemble Il Convito? Car, s’il s’agit formellement de concertos, on ne trouve pas vraiment d’orchestre pour répondre au clavecin puisque seuls cinq musiciens l’accompagnent (deux violons, un alto, un violoncelle et une contrebasse). Alors que l’intéressante notice de Loïc Chahine insiste sur le fait que Wilhelm Friedemann Bach a travaillé à Dresde à une époque où la Cour possédait un orchestre conséquent, qui plus est de renommée européenne et où les plus grands solistes se pressaient (Buffardin, Pisendel, Quantz...), rien n’est dit en revanche sur l’option consistant ici à faire jouer un quintette et non un orchestre plus étoffé, qui aurait peut-être donné à ces pages (qu’il s’agisse des concertos ou de la Sinfonia) plus d’ampleur et moins d’aridité. Une explication aurait été plus que bienvenue. Regrettons également que la notice ne pipe mot ni sur la Sinfonia, ni sur l’Allegro et forte, se focalisant uniquement sur les concertos: pourquoi ce silence? Par manque de matière? Par désintérêt? Là aussi, c’est bien dommage, surtout de la part d’un éditeur qui fait preuve d’autant d’audace dans ses enregistrements et de soin dans leur réalisation.


Passé ce petit mouvement d’humeur, concentrons-nous sur l’interprétation qu’il nous est donné d’entendre. Le choix de faire dialoguer un clavecin et cinq instrumentistes est intéressant puisque, contrairement à ce que l’on peut généralement entendre dans un concerto, il y a là un dialogue d’égal à égal: il s’en faut peu d’ailleurs pour que ce ne soit le premier violon de Stéphanie Paulet qui dirige l’ensemble dans l’Allegro assai du Concerto Fk.43! On est donc bien davantage dans une atmosphère de musique de chambre que de musique concertante au sens habituel du terme; cela convient très bien au premier mouvement du Concerto Fk.45, où l’influence stylistique du père est omniprésente. Maude Gratton est irréprochable, sachant parfaitement varier son jeu entre la technique assez exceptionnelle requise par le soliste (le troisième mouvement du Concerto Fk.45) et la musicalité délicate de certaines autres pages, au risque d’ailleurs de paraître un peu trop sage (le premier mouvement du Concerto Fk.43). En complément, on écoutera en priorité cette Sinfonia en quatre mouvements où domine un premier mouvement Vivace aux dissonances étonnantes pour l’époque.


Le site de Maude Gratton et de l’ensemble Il Convito


Sébastien Gauthier

 

 

 

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