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11/07/2015
Charles Koechlin : L’Automne, opus 14 n° 7 – L’Hiver, opus 8 n° 2 – Le Printemps, opus 1 n° 4 – La Guerre, opus 14 n° 9 – La Paix, opus 8 n° 7 – Menuet – Le Jour, opus 14 n° 1 – Les Clairs de lune, opus 9 – Les Etoiles, opus 14 n° 8 – Les Pierreries, opus 8 n° 3 – Le Matin, opus 8 n° 6 – Dans le ciel clair, opus 4 n° 1 – La Terre, opus 14 n° 6 – Cinq Mélodies, opus 5 – Le Colibri, opus 17 n° 1
Anaïk Morel (mezzo-soprano), Julien Behr (ténor), Nicolas Jouve (piano), Calliope - Régine Théodoresco, Voix de femmes, Régine Théodoresco (direction)
Enregistré à Lyon (février 2015) – 67’27
Timpani 1C1234





Le moins que l’on puisse dire est que les enregistrements de la musique de Charles Koechlin (1867-1950) ne sont pas légion. La sortie de ce disque, qui plus est réalisé par des artistes français, doit donc déjà être saluée comme un événement.


Fils de protestants alsaciens, mais né à Paris, Charles Koechlin, initialement destiné à une carrière scientifique, tombe malade lors de ses études à l’Ecole Polytechnique. Passionné de musique et voyant cette carrière compromise, il se lance alors dans une formation musicale acquise auprès de Massenet, puis de Fauré. Avec Ravel et Florent Schmitt, il fondera en 1909 la Société musicale indépendante dans le but de promouvoir la musique contemporaine. Il aura notamment parmi ses élèves Francis Poulenc et Henri Sauguet. Il est surtout passé à la postérité, d’une part pour son œuvre la plus célèbre, Trois Poèmes du livre de la jungle, et d’autre part pour son traité d’orchestration, publié en 1941, et dans lequel il vante le mélange des sons, faisant dire plus tard au hautboïste Heinz Holliger qu’il était un alchimiste des sons. Doté d’une belle voix de baryton et habitué à la pratique du chant en ensemble, Koechlin a aussi laissé de nombreuses compositions pour la voix et pour chœur. Ces œuvres principalement écrites entre 1890 et 1899, le plus souvent sur des poésies de Théodore de Banville et de Leconte de Lisle, sont l’objet de ce disque.


Cet enregistrement associe des mélodies pour soprano, ténor, soprano et ténor et chœur de femmes et quelques pièces pour chœur de femmes seul. Il faut bien reconnaître que les pièces avec chœur (avec ou sans soliste) sont les plus intéressantes musicalement (La Guerre et ses harmonies tendues, La Paix et Les Etoiles et leurs beaux climats) et que certaines pièces pour un soliste et le chœur séduisent (Les Clairs de lune, Promenade galante) plus que d’autres. Le chœur de femmes de Régine Théodoresco, un ensemble professionnel, sans démériter, n’impressionne ni par la fusion des timbres, ni par l’agilité (Dans le ciel clair), même si le travail sur la prosodie et les différents climats de ces pièces disparates est perceptible. Des entrées parfois brouillonnes et des tenues de notes, très souvent utilisées par Koechlin, insuffisamment conduites (L’Automne) ôtent un peu de plaisir à l’écoute d’une musique le plus souvent raffinée, mais qui ne possède pas le génie de celle d’un Debussy ou d’un Fauré. Les voies claires et précises d’Anaïk Morel et Julien Behr sont tout à fait adaptées à ce répertoire. La prosodie leur est naturelle et les timbres agréables, même si l’on sent ici ou là quelques raideurs dans l’aigu de la mezzo-soprano. L’accompagnement professionnel de Nicolas Jouve n’apporte sans doute pas tout à fait la poésie escomptée. Mais il est probable que l’enregistrement ne flatte pas particulièrement le piano, qui donne souvent l’impression de sonner avec trop peu de relief.


Une belle réussite dans un répertoire rare et qui est donc à conseiller aux passionnés de mélodie française, du répertoire pour chœur de femmes, de Charles Koechlin mais aussi aux curieux.


Gilles Lesur

 

 

 

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