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10/30/2015
Joseph Haydn : Die Schöpfung, Hob.XXI.2
Christina Landshamer (Gabriel, Eve), Maximilian Schmitt (Uriel), Rudolf Rosen (Raphaël, Adam), Collegium Vocale Gent, Orchestre des Champs-Elysées, Philippe Herreweghe (direction)
Enregistré au Studio IV de Flagey, Bruxelles (24-26 mars 2014) – 97’
Album de deux disques Phi LPH 018 (distribué par Outhere) – Notice (en anglais, français, allemand et néerlandais) de Charles Johnston et traduction des textes chantés





Après avoir enregistré pour son label Phi une version de tout premier ordre des Saisons, il était logique que Philippe Herreweghe s’attaque sans tarder à l’autre grand oratorio de Joseph Haydn (1732-1809) en enregistrant La Création. C’est désormais chose faite avec une équipe en grande partie identique à celle qui officiait pour le précédent opus, seule la basse changeant (Rudolf Rosen remplaçant pour l’occasion Florian Boesch).


L’ouvrage est loin de lui être inconnu, le chef flamand ayant en effet dirigé La Création en concert à de multiples occasions, que ce soit bien évidemment au Festival de l’Abbaye-aux-Dames à Saintes ou à Paris par exemple. Et le fait est que tous, chanteurs, instrumentistes et chef sont ici en terrain connu, permettant au mélomane de bénéficier d’une excellente version de ce chef-d’œuvre même si l’on est un peu moins convaincu que dans Les Saisons. Car, ce qui ressort un peu trop souvent de l’écoute de ces deux disques, c’est une légère précipitation là où l’on aimerait au contraire qu’Herreweghe prenne plus son temps afin de davantage magnifier paroles et musique. Cette impression se remarque notamment lors du premier air d’Uriel «Nun schwanden vor dem heiligen Strahle» et du chœur conclusif, pourtant très bien fait. Car le Collegium vocale de Gand est de nouveau superbe même si l’on peut dénoter, en de rarissimes occasions il est vrai, de légers problèmes de justesse («Stimmt an die Saiten» dans la première partie); mais par ailleurs, quelle ferveur et quelle puissance quand cela s’avère nécessaire!


L’Orchestre des Champs-Elysées fait également de nouveau honneur à sa réputation grâce à des tutti enthousiasmants et des solistes irréprochables (les clarinettes lors du chœur conclusif de la deuxième partie...). Même si tout cela est bien subjectif et affaire d’appréciation personnelle, on regrettera néanmoins le côté parfois trop démonstratif qu’a souhaité Philippe Herreweghe alors qu’on aurait pu souhaiter davantage d’angélisme dans certains passages comme l’air de Gabriel «Auf starkem Fittiche schwinget sich der Adler stolz» au début de la deuxième partie. De même, les contrastes saisissants de l’introduction censée peindre le chaos nous ont-ils paru un rien excessifs alors que davantage de solennité aurait semblé une option plus idoine.


Côté solistes, les voix masculines méritent les plus vifs éloges. A commencer par l’excellente basse Rudolf Rosen qui, dans la double incarnation de Raphaël et d’Adam, est irréprochable. L’air «Nun scheint in vollem Glanze der Himmel» dans la deuxième partie est à ce titre à marquer d’une pierre blanche. Dans le rôle d’Uriel, Maximilian Schmitt ne mérite également que des compliments, arborant un angélisme et une fraîcheur bienvenus. On éprouve en revanche une légère déception à l’écoute de la pourtant très belle Christina Landshamer. Qu’elle incarne Eve ou Gabriel, elle est parfaitement à sa place mais comment ne pas avoir à l’oreille Gundula Janowitz chez Karajan dans «Mit Staunen sieht das Wunderwerk»? A défaut d’être rédhibitoire, avouons tout de même que l’aînée s’avère difficilement surpassable...


Sur instruments d’époque, Philippe Herreweghe n’en signe pas moins là une excellente version de La Création qui s’avère donc des plus recommandables: à quand certaines messes ou Les Sept dernières paroles du Christ du même Haydn? Le fait que Philippe Herreweghe et les siens aient prévu de jouer cette dernière œuvre à plusieurs reprises au cours du mois de mars 2016 à travers toute l’Europe laisse déjà entrevoir le probable enrichissement à venir de la discographie publiée chez Phi


Le site de Christina Landshamer
Le site de Maximilian Schmitt
Le site de Rudolf Rosen
Le site de l’Orchestre des Champs-Élysées
Le site du Collegium vocale de Gand


Sébastien Gauthier

 

 

 

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