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08/13/2015
Richard Strauss. At the End of the Rainbow. Am Ende des Regenbogens
Eric Schulz (réalisation)
Réalisé en 2014 – 97’
C Major (DVD 729908 ou Blu-ray 730004) – Format: NTSC/16:9 – Son PCM Stéréo/DTS 5.1 – Region code: 0 – Sous-titres en anglais, français, espagnol et chinois – Notice en anglais, allemand et français





L’année du cent cinquantenaire de la naissance de Richard Strauss aura vu paraître, outre les rééditions ou nouvelles interprétations de ses œuvres, un certain nombre de films documentaires dont les plus intéressants sont Richard Strauss et ses héroïnes de Thomas von Steinaecker (Arthaus), dont l’épouse Pauline est le pivot central, et accessoirement la passionnante interview de Christian Thielemann qui complète le DVD «Richard Strauss Gala» du Semperoper de Dresde (C Major), dans lequel il fait, avec à l’appui de passionnantes images d’archives, partager sa passion pour le compositeur bavarois.


A l’extrémité de l’arc-en-ciel d’Eric Schulz convoque quelques interlocuteurs qualifiés, dont Brigitte Fassbaender n’est pas la moindre, mais reste ici dans un rôle pédagogue assez anecdotique (sa participation au documentaire de von Steinaecker est plus instructive), Klaus König, Walter Werbeck et Christian Strauss, petit-fils du compositeur. Malheureusement, le découpage par thèmes est un peu trop factice («Popularité et modernisme», «Un nietzschéen au visage impassible», «Les joies de la valse et le surhomme», «IIIe Reich et Olympia»...), favorisant la redondance car les redites abondent dans cette grande heure et demie que dure le film, ponctué de savoureuses lectures de correspondances et du journal de Strauss par deux acteurs.


Les archives utilisées, qui sont toujours de bonne qualité pour l’image et le son, sont certainement le plus grand attrait de ce film avec les interventions de Christian Strauss. Il semble que le document montrant Strauss dirigeant en 1936 au Stade olympique de Berlin son Hymne olympique n’ait jamais été publié dans son intégralité et n’ait pas été utilisé par Leni Riefensthal pour son film Olympia (1938). Les autres archives montrant le compositeur dirigeant ses propres œuvres sont bien sûr passionnantes et montrent l’immobilité relative et la grande clarté de sa direction.


Anecdotiquement on peut aussi louer le réalisateur de réhabiliter le personnage dans la société allemande de son temps et de faire la distinction entre l’artiste et le bourgeois qu’il était, la notion d’artiste-bourgeois étant une chose souvent mal comprise par les Français. Si l’artiste était prodigieusement doué pour la composition, l’homme était aussi rusé et calculateur. Tout un chapitre éclaire, sans aller complètement au bout des choses, ses rapports complexes avec le régime nazi. L’ambiguïté de ses rapports avec le Troisième Reich, Strauss ayant lui-même des parents juifs par alliance à protéger, est à peine effleurée. De même pour la tendance à résoudre les problèmes de la réputation un peu compliquée du compositeur. Les rapports de la musique de Strauss avec celle de son temps et même celle du futur sont très largement éludés au profit d’un narcissisme très appuyé sur sa musique.


Un peu trop long, souvent affecté et parfois prétentieux, ce documentaire reste une approche sérieuse de la biographie de Richard Strauss.


Olivier Brunel

 

 

 

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