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07/20/2015
«Autour des Ballades»
Frédéric Chopin : Ballades n° 1, opus 23, n° 2, opus 38, n° 3, opus 47, et n° 4, opus 52 – Andante spianato et Grande Polonaise brillante, opus 22 – Fantaisie-Impromptu, opus 66 – Valse n° 3, opus 34 n° 2 – Nocturnes n° 4, opus 15 n° 1, et n° 13, opus 48 n° 1 – Etude opus 10 n° 3

Kotaro Fukuma (piano)
Enregistré au Cosmos Hall, Tokyo (7-9 mars 2013) – 75’54
Editions Hortus 118 – Notice de présentation en français, allemand et anglais





Frédéric Chopin : Etudes, opus 10 et opus 25
Miroslav Kultyshev (piano)
Enregistré en public en l’église Notre-Dame, Auvers-sur-Oise (19 juin 2014) – 66’03
DiscAuvers DAS 013 – Notice de présentation en français, russe et anglais





Frédéric Chopin : Ballades n° 1, opus 23, n° 3, opus 47, et n° 4, opus 52 – Polonaise-Fantaisie, opus 61 – Nocturnes n° 16, opus 55 n° 2, et n° 18, opus 62 n° 2 – Boléro, opus 19 – Nouvelle Etude n° 1 – Prélude, opus 45
Andrew Rangell (piano)
Enregistré au Shalin Liu Performance Center, Rockport, Massachusetts (juillet 2013) – 75’08
Steinway & Sons 30038 – Notice de présentation en anglais





Frédéric Chopin : Fantaisie-Impromptu, opus 66 – Andante spianato et Grande Polonaise brillante, opus 22 – Mazurkas, opus 30 – Polonaise n° 16 en sol bémol majeur, opus posthume – Nocturnes n° 1, opus 19 n° 1, et n° 16, opus 55 n° 2 – Etudes opus 25 n° 1 et n° 2
Maria Gabrys (piano)
Enregistré au palais Lichtenstein, Prague (21-22 août 2010) – 49’10
SACD ArcoDiva UP 0139-2 131 – Notice de présentation en anglais





Frédéric Chopin : Scherzos n° 1, opus 20, n° 2, opus 31, n° 3, opus 39, et n° 4, opus 54 – Etudes opus 25 n° 1 et n° 7 – Mazurkas n° 9, opus 7 n° 5, n° 27, opus 41 n° 2, n° 34, opus 56 n° 2, et n° 49, opus 68 n° 4
Ivan Moravec (piano)
Enregistré au Troy Savings Bank Music Hall, Troy, New York (novembre 1989) – 56’42
Brilliant Classics 95098 – Notice de présentation en anglais





Parmi ces cinq nouveautés consacrées à la musique pour piano de Frédéric Chopin (1810-1848), on trouve le meilleur comme le pire.


Après deux albums Albéniz et Debussy particulièrement remarqués, le pianiste japonais Kotaro Fukuma (né en 1982) s’attaque à Chopin. On retrouve ce toucher de rêve qui dévale les notes de l’Andante spianato avec charme et délicatesse, avant de donner à la Grande Polonaise brillante l’élégance et la variété de ton qu’elle requiert. De même, la Fantaisie-Impromptu (exécutée à partir de la partition autographe de 1835) brille de mille feux et bénéficie de dynamiques entraînantes. Si les Première et Deuxième Ballades se révèlent admirablement bien construites et toujours soucieuses d’équilibre et de mouvement – idéalement véhémentes dans le dénouement, sachant alterner la mise en valeur des voix secondaires et l’affirmation des thèmes principaux –, les Troisième et Quatrième Ballades mettent un peu plus de temps à faire admettre ce qui s’impose in fine: l’évidente maîtrise des ressorts de l’émotion chopinienne par l’ancien élève du Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Pour le reste, l’Etude en mi majeur conjugue classe et tenue. La Valse en la mineur et le Nocturne en do mineur ont également de la tenue, mais aussi... un brin de monotonie. Le Nocturne en fa majeur est, en revanche, frappé du sceau de la grâce. Du très beau Chopin.


Tout l’inverse de celui d’Andrew Rangell (né en 1948). Le pianiste américain se lance dans une entreprise de déstructuration du flux musical, qui aboutit à dessiner un Chopin certes original et inattendu, mais assez difforme et plutôt laid. La plupart des partitions sont exécutées dans une veine squelettique, dont l’effet sonore ne fait pas vraiment honneur au facteur de l’instrument qui est également l’éditeur du disque. La sonorité du Steinway est, en effet, comme atrophiée dans une Polonaise-Fantaisie qui semble claudiquer, tout comme dans deux Nocturnes et un Prélude en do dièse mineur de peu d’ampleur, dans trois Ballades aux élans brisés, dans un Boléro sans moelleux ni charme. Bref, un disque triste – et si peu chopinien.


De facture plus traditionnelle, le Chopin soyeux et sensible de la pianiste polonaise Marya Gabrys est passé à bonne école. Il demeure cependant quelque chose de scolaire dans ces quelques Etudes et Mazurkas bien réalisées mais sans relief particulier, à l’image de la rare Polonaise en sol bémol (qui méritait mieux que cette exécution assez «premier degré»). De même, la Fantaisie-Impromptu est trop sage pour justifier d’en approfondir l’écoute. Certes, le Nocturne en si bémol mineur est poli avec une attention qui force le respect. De même, l’Andante spianato et Grande Polonaise brillante bénéficie d’une articulation soignée et précise. Mais le résultat reste très ordinaire au sein d’une discographie qui déborde de trésors. Un disque de salon.


Le pianiste russe Miroslav Kultyshev (né en 1985) se concentre, quant à lui, sur les seules Etudes. Son disque – un vrai live de juin 2014 (sans retouches) au festival d’Auvers-sur-Oise – est une belle surprise. Les premières pièces créent une atmosphère et une unité immédiatement perceptibles. Ces Etudes sont indubitablement pensées comme un cycle (avec l’Opus 25 placé avant l’Opus 10): un cycle homogène où les tonalités se répondent et se parlent. Le doigté est très subtil, la partition franchement interprétée, les climats variés, l’inventivité permanente – et sans faute de goût. Dommage que l’exécution technique connaisse quelques ratés. Mais leur souvenir s’efface devant le plaisir d’entendre un pianiste qui a des choses à dire dans ce répertoire où il si aisé de se laisser endormir par les traditions interprétatives. Un pianiste qui pose des questions tout en apportant ses propres réponses, qui refuse la facilité des barres de mesure pour faire parler – et souvent chanter – ces miniatures en musique. Le natif de Saint-Pétersbourg est un artiste à suivre.


Enfin, Brilliant réédite un disque d’Ivan Moravec (né en 1930), publié sous étiquette Dorian en 1991 et construit autour des quatre Scherzos. Rien d’inédit donc, mais ceux qui ne connaîtraient pas le Chopin au goût parfait de l’éminent pianiste tchèque ont une occasion en or de découvrir ce jeu libre et puissamment expressif. On est parfois surpris par le geste expéditif de certains phrasés ou de certains accords. Et, d’une manière générale, par la personnalité intransigeante de l’interprète. Mais l’on peut s’aventurer sans crainte dans ce Chopin haut en couleurs, qui atteint quelques sommets d’émotion (dans le Scherzo en mi majeur notamment, mais aussi dans la sélection d’Etudes et de Mazurkas) et évoque par moments celui de Nelson Freire.


Le site de Kotaro Fukuma
Le site de Maria Gabrys


Gilles d’Heyres

 

 

 

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