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05/06/2015
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 28 en ut majeur, K. 189k [200] – Concerto pour piano n° 27 en si bémol majeur, K. 595
Johannes Brahms : Symphonie n° 2 en ré majeur, opus 73

Emil Gilels (piano), Berliner Philharmoniker, Karl Böhm (direction)
Enregistré en public au Grosses Festspielhaus de Salzbourg (15 août 1970) – 91’15
Album de deux disques Testament SBT2 1499 (distribué par Socadisc) – Notice (en allemand, anglais et français) d’après une note de Helge Grünewald


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Après la récente parution d’un concert donné par Karl Böhm (1894-1981) à la tête des Wiener Philharmoniker, voici un nouveau témoignage de la venue du grand chef allemand au festival de Salzbourg, dont il fut un des acteurs les plus emblématiques tout au long du XXe siècle.


Cette fois-ci, c’est à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin qu’il apparaît; ce sera d’ailleurs leur dernière collaboration salzbourgeoise après seulement trois autres concerts donnés les 19 août 1962 (Mozart, Mahler avec Dietrich Fischer-Dieskau, et Richard Strauss), 7 août 1966 (pour la Huitième Symphonie de Bruckner) et 11 août 1968 (Beethoven et, de nouveau, Mozart et Strauss). Pour ce festival 1970, les Berliner, qui furent également dirigés par Seiji Ozawa, Carlo Maria Giulini et Herbert von Karajan à deux reprises (signalons d’ailleurs que Testament a édité un de ces deux concerts consacré à Mozart et Richard Strauss), retrouvaient donc Böhm dans un répertoire qui lui était on ne peut plus familier.


La rarement donnée Vingt-huitième Symphonie peut être appréhendée comme un hommage à l’intégrale des Symphonies de Mozart que Böhm avait commencée à enregistrer en 1966 et avait achevée en cette même année 1970. Le style adopté ici se veut assez hiératique, la finesse et la souplesse des cordes berlinoises (surtout dans le dernier mouvement) étant néanmoins un superbe atout pour une interprétation où, hormis quelques problèmes de justesse (à 0’20 dans un deuxième mouvement particulièrement ennuyeux), on entend un très beau Mozart au charme quelque peu désuet. C’est également ce que l’on perçoit en entendant le premier mouvement du Vingt-septième Concerto sous les doigts du très sérieux Emil Gilels (1916-1985): le son du piano est rond et le soutien orchestral riche et massif. Et puis, miracle du mouvement lent: le pianiste russe (qui avait débuté au festival de Salzbourg l’année précédente dans un concert dirigé par George Szell ainsi que dans un récital) use tout à coup d’un toucher aérien, le discours musical du soliste envoûtant l’auditeur dès les premières notes, l’orchestre veillant avec attention à ne rien déranger. Dans l’Allegro conclusif, Gilels nous emmène avec lui dans une sorte de balade nonchalante où la mélancolie n’est jamais bien loin, dont on ressort tout simplement heureux, Böhm ayant réussi (contrairement au premier mouvement) à retrouver une sorte d’insouciance qui convient parfaitement à cette page dont l’interprétation fut saluée par un public enthousiaste.


Mais le meilleur de ce concert restait à venir avec la Deuxième Symphonie de Brahms que Karl Böhm avait déjà dirigée au festival le 10 août 1941 à la tête des Wiener Philharmoniker. Bénéficiant d’un Philharmonique de Berlin chauffé à blanc, il se distingue avant tout par la liberté de sa direction, tout en souplesse et en spontanéité. Dès le premier mouvement, le pupitre de violoncelles fait montre d’une belle plénitude, l’allure avec laquelle il est conduit étant par ailleurs idéale. Dans le deuxième mouvement (où l’on saluera notamment un cor solo impérial à 1’45, immédiatement relayé par des bois d’une tout aussi incroyable finesse), Böhm sait parfaitement jouer le drame, la partition revêtant des couleurs d’une noirceur et d’une violence du plus bel effet. Quant au dernier mouvement, l’orchestre est de nouveau phénoménal (les cors à 2’13 et 6’42, l’ensemble à compter de 8’), Böhm le menant à un train d’enfer qui se conclut de façon absolument souveraine. Pour cette seule Deuxième, ces deux disques méritent sans nul doute d’être acquis!


Sébastien Gauthier

 

 

 

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