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03/22/2015
Franz Ignaz Beck : Symphonies en fa majeur, opus 3 n° 1 [1], en si bémol majeur, opus 3 n° 2 [2], en sol mineur, opus 3 n° 3 [3], en mi bémol majeur, opus 3 n° 4 [4], en ré mineur, opus 3 n° 5 [5], en ré majeur, opus 3 n° 6, [6] en ré majeur, opus 4 n° 1 [7], en si bémol majeur, opus 4 n° 2 [8], et en fa majeur, opus 4 n° 3 [9] – La Mort d’Orphée: Ouverture [10] – L’Isle déserte: Ouverture [11]
La Stagione Frankfurt, Michael Schneider (direction)
Enregistré dans la Sendesaal de la Deutschlandfunk, Cologne (24 septembre et 5 octobre 1995 [3 à 5], 18-21 juillet 2003 [1, 2, 6, 10] et 18-20 octobre 2005 [7 à 9, 11]) – 172’54
Coffret de trois disques CPO 777 880-2 – Notice (en allemand, anglais et français) de Michael Schneider





Franz Ignaz Beck (1734-1809) est bien oublié aujourd’hui alors que la France devrait s’en souvenir (pour davantage de détails sur ce compositeur, outre les excellentes notices de Michael Schneider dans le présent coffret, on se réfèrera aux éléments biographiques donnés par Romain Feist dans son ouvrage consacré à L’Ecole de Mannheim, au sein de la collection «Mélophiles», aux Editions Papillon, 2001, pages 87 s.)! En effet, bien que né à Mannheim et ayant été l’élève de Stamitz avant d’exercer à la cour de l’Electeur palatin, il arriva en France dans les années 1750 pour occuper les fonctions de premier violon au Concert spirituel de Marseille avant, vers l’année 1762, de venir à Bordeaux où il occupa les fonctions de directeur musical du Grand Théâtre jusqu’à sa mort, le 31 décembre 1809 – une rue de la capitale girondine porte d’ailleurs son nom, pas très loin du quartier Belcier, derrière l’actuelle gare Saint-Jean. Surtout connu pour son Stabat Mater (1782-1783), qu’il dirigea notamment devant Marie-Antoinette à Versailles, il laisse également derrière lui maintes sonates pour pianoforte et plusieurs symphonies, pour la plupart déjà enregistrées chez Naxos.


Bien que Michael Schneider essaie de nous persuader de l’inventivité de Beck, son style n’apparaît pas toujours très original. A son écoute, on pense à plusieurs représentants de l’Ecole de Mannheim (Fils, Cannabich...) mais surtout à Joseph Haydn, dont il est l’exact contemporain. Comment, par exemple, en entendant les deux cors – on soulignera dès à présent dans cette œuvre l’excellence des deux cornistes Ulrich Hübner et Jörg Schlutess! – dans le premier mouvement de la Symphonie opus 3 n° 6, ne pas immédiatement penser aux appels de cors de la symphonie homonyme (Trente-et-unième) de Haydn, justement dans la même tonalité de majeur, mais certes composée un peu plus tardivement (début des années 1760 pour Beck, 1765 pour Haydn)? Pour autant, voilà un compositeur qui sait faire de la bien belle ouvrage et qui, par le rythme, l’énergie, les ruptures aussi qu’il sait instaurer dans ses partitions, réalise là de très intéressantes symphonies.


En trois ou quatre mouvements, elles bénéficient d’une construction assez similaire: des mouvements lents où seuls les cordes jouent, des mouvements rapides où se manifeste la dextérité des cors – au fil des enregistrements, ce sont six cornistes qui ont été sollicités et qui, à chacune de leur intervention, témoignent d’une maîtrise sans faille d’un instrument pourtant facilement sujet aux dérapages – ou des hautbois, des menuets (dans les symphonies en quatre mouvements) au rythme piqué et dansant comme savaient le faire les compositeurs de l’époque – très bel exemple avec celui de la Symphonie opus 3 n° 4. On passe donc de la belle énergie du premier mouvement de l’Opus 3 n° 1 – quels cors ici aussi à partir de 5’ – à la plus extrême délicatesse des cordes, notamment dans ces appogiatures qui marquent le Minuetto de l’Opus 3 n° 5, des accents véhéments de l’orchestre au début de l’Allegro maestoso de la Symphonie opus 4 n° 1 à la frénésie des cordes, tout en retenue d’abord avant que l’ensemble n’explose, dans la Symphonie opus 3 n° 2. Dans certains mouvements, Beck joue avec l’auditeur sur les atmosphères, passant ainsi du jeu folâtre (les hautbois dans l’Allegro moderato de la Symphonie opus 4 n° 2) à la simple et évidente richesse de l’orchestre, toujours dans le même mouvement: comme chez Haydn, l’effet de surprise est souvent recherché, et obtenu!


D’après les éléments biographiques que l’on possède sur Beck, il semblerait que celui-ci ait composé plusieurs ouvrages lyriques de qualité dont l’Ouverture de La Mort d’Orphée reste un très beau témoignage: il est vrai que, ici aussi par une subtile alliance entre cors, hautbois et cordes, elle s’écoute avec un vrai plaisir. Michael Schneider, grand spécialiste de ce répertoire tant comme chef d’orchestre que comme flûtiste, dirige avec tact et justesse une excellente Stagione Frankfurt dans chacun de ces trois disques, donnant ainsi toutes ses lettres de noblesse à Beck le Bordelais.


Le site de La Stagione Frankfurt


Sébastien Gauthier

 

 

 

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