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01/12/2015

«Richard Strauss. Salzburger Liederabende 1956-2010»
Richard Strauss : 8 Lieder, opus 10: «Zueignung» (n° 1) [12A], «Die Nacht» (n° 3) [10M], «Die Georgine» (n° 4) [14M], «Die Verschwiegenen» (n° 6) [4G] et «Die Zeitlose» (n° 7) [14M] – 5 Lieder, opus 15: «Heimkehr» (n° 5) [6B, 13M] – 6 Lieder, opus 17: «Seitdem dein Aug’ in meines schaute» (n° 1) [6B] et «Ständchen» (n° 2) [8M, 12A] – 6 Lieder aus «Lotosblätter», opus 19: «Breit über mein Haupt dein schwarzes Haar» (n° 2) [18D], «Schön sind, doch kalt die Himmelssterne» (n° 3) [4G], «Wie sollten wir geheim sie halten» (n° 4) [17L] et «Mein Herz ist stumm, mein Herz ist kalt» (n° 6) [9M] – 5 schlichte Weisen, opus 21: «All mein’ Gedanken» (n° 1) [14M], «Du meines Herzens Krönelein» (n° 2) [10M], «Ach Lieb, ich muss nun scheiden» (n° 3) [4G], «Ach weh mir unglückhaftem Mann» (n° 4) [16J] et «Die Frauen sind oft fromm und still» (n° 5) [17L] – 4 Lieder, opus 27: «Ruhe, meine Seele!» (n° 1) [7H, 9M], «Cäcilie» (n° 2) [5I, 10M], «Heimliche Aufforderung» (n° 3) [13M, 16J] et «Morgen!» (n° 4) [8M] – 3 Lieder, opus 29: «Traum durch die Dämmerung» (n° 1) [12A] et «Schlagende Herzen» (n° 2) [4G] – 5 Lieder, opus 32: «Ich trage meine Minne» (n° 1) [5I], «Liebeshymnus» (n° 3) [13M] et «Himmelsboten» (n° 5) [16J] – 4 Lieder, opus 36: «Hat gesagt - bleibt’s nicht dabei» (n° 3) [7H] – 5 Lieder, opus 39: «Befreit» (n° 4) [9M] – 5 Lieder, opus 41: «Wiegenlied» (n° 1) [8M] et «Bruder Liederlich» (n° 4) [17L] – 5 Lieder, opus 48: «Freundliche Vision» (n° 1) [16J] – 8 Lieder, opus 49: «Waldseligkeit» (n° 1) [1K] – 6 Lieder, opus 56: «Mit deinen blauen Augen» (n° 4) [5I] – Der Krämerspiegel, opus 66 [15F]: «Von Händlern wird die Kunst bedroht» (n° 1), «Die Künstler sind die Schöpfer» (n° 10), «Die Händler und die Macher» (n° 11) et «O Schröpferschwarm, o Händlerkreis» (n° 12) – 6 Lieder, opus 68: «An die Nacht» (n° 1) [3M], «Ich wollt ein Sträusslein binden» (n° 2) [2E], «Säusle, liebe Myrte» (n° 3) [3M] et «Amor» (n° 5) [3M] – 5 kleine Lieder, opus 69: «Der Stern» (n° 1) [1K], «Einerlei» (n° 3) [1K] et «Schlechtes Wetter» (n° 5) [6B, 7G] – Mädchenblumen, opus 22: «Kornblumen» (n° 1) [2E] et «Wasserrose» (n° 4) [2E] – 4 Lieder, opus 87: «Und dann nicht mehr» (n° 3) [18D] et «Im Sonnenschein» (n° 4) [18D] – «Die erwachte Rose», AV 66 [11C] – «Begegnung», AV 72 [11C]

Lisa della Casa [1], Diana Damrau [2], Edita Gruberova [3], Edith Mathis [4], Jessye Norman [5], Leontyne Price [6], Elisabeth Schwarzkopf [7], Irmgard Seefried [8] (sopranos), Marjana Lipovsek [9], Christa Ludwig [10], Frederica von Stade [11] (mezzos), Francisco Araiza [12], Nicolai Gedda [13], Peter Schreier [14], Heinz Zednik [15] (ténors), Thomas Hampson [16], Hermann Prey [17], Michael Volle [18] (barytons), Irwin Gage [A], David Garvey [B], Martin Katz [C], Helmut Deutsch [D], Stefan Matthias Lademann [E], Konrad Leitner [F], Heinz Medjimorec [G], Gerald Moore [H], Geoffrey Parsons [I], Wolfram Rieger [J], Arpád Sandór [K], Wolfgang Sawallisch [L], Erik Werba [M] (piano)
Enregistré en public à Salzbourg (1956 [7H], 1957 [1K], 1961 [8M, 13M], 1968 [10M], 1970 [17L], 1975 [6B], 1979 [14M], 1980 [3M, 5I], 1983 [4G], 1985 [9M, 15F, 11C], 1987 [12A], 1995 [16J], 2005 [2E] et 2010 [18D]) – 156’
Album de deux disques Orfeo «Festspieldokumente» C 894 142 I – Notice en allemand et en anglais, textes en allemand





On se réjouissait d’avance à la perspective de découvrir dans ce coffret consacré par Orfeo, dans sa collection «Festspieldokumente», des extraits de dix-huit soirées de lieder consacrées par le festival de Salzburg entre 1956 et 2010 à Richard Strauss, publiés pour le cent cinquantième anniversaire de sa naissance. Pas de soirées complètes – peu l’ont fait – mais de petits groupes de deux ou trois lieder faisant partie d’un programme composé. Si le choix démarre fort avec trois immenses interprètes et piliers du festival, Elisabeth Schwarzkopf, Lisa della Casa et Irmgard Seefried, le palmarès s’épuise ensuite rapidement et l’intérêt baisse avec l’arrivée des chanteuses étrangères à l’idiome germanique, les Américaines particulièrement. Autre constatation cruelle, au fil des années et plus particulièrement chez les dames, on voit se perdre progressivement ce qui fait la saveur d’une voix. On assiste à une banalisation de la couleur vocale et de la personnalité vocale qui finit par se résumer à un phénomène purement physique: le souffle y est mais plus le timbre.


Chronologiquement, louons Schwarzkopf (1956) et della Casa (1957) à la fois pour le choix de lieder plus littéraires que vocaux, la première représentant la perfection, si elle existe, la seconde un peu moins brillante mais plus humaine. Seefried est enregistrée un peu tard (1961) alors que Christa Ludwig (1968) ranime un flambeau qui va bien pâlir avec Edith Mathis (1983), vraiment pas passionnante et désavantagée par la prise de son, tout comme Frederica von Stade (1985), assez fade. Leontyne Price (1975) et Jessye Norman (1980) n’apportent rien d’autre que leur somptuosité vocale, là où l’on attend de l’esprit: Norman, trop théâtrale ici, s’est bien mieux illustrée dans les lieder de Strauss dans un récital de studio qui reste un de ses meilleurs (Philips). Mention pour Edita Gruberová (1980), qui est probablement la seule à pouvoir donner toute leur virtuosité à trois des rares Brentano-Lieder et à leurs coloratures mais dont l’intérêt purement musical est assez faible, et à Marjana Lipovsek (1985), qui s’en tire bien avec un choix plus passionnant. Regain d’intérêt pour le texte et retour d’une voix timbrée et une interprétation spirituelle avec Diana Damrau (2005), dernière dame de ce palmarès et dernière grande interprète de Richard Strauss à l’opéra.


Les hommes, on l’a dit, s’en tirent mieux, les ténors surtout: Nicolai Gedda (1961) y met plus de somptuosité de timbre que de passion. Style impeccable et choix judicieux avec Peter Schreier (1979) alors que Francisco Araiza (1987), somptueux vocalement, est trop appliqué dans sa prononciation. Heinz Zednik (1985), avec quatre lieder du rare et satirique Krämerspiegel, parfaitement caractérisé, quoiqu’un peu nasillard, était certain de son succès malgré un pianiste assassin (Konrad Leitner). Chez les barytons, oublions Michael Volle (2010), trop crooner et mal à l’aise dans cette petit forme, pour reconnaître la suprématie à Hermann Prey (1970), étonnant de vie et suprêmement accompagné par Wolfgang Sawallisch, et à Thomas Hampson (1995), malgré une mauvaise prise de son, à la fois pour le choix et pour un style et une diction superlatifs. Ce dernier l’a confirmé récemment dans un enregistrement de studio («Notturno» chez Deutsche Grammophon).


Il ressort aussi de cette étude comparative la difficulté que présentent ces lieder pour les interprètes, la voix ne suffisant pas quand le timbre et l’intelligence du texte ne la suppléent pas.


Olivier Brunel

 

 

 

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