About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

12/12/2014
«Weihnachtsbaum. L’Arbre de Noël. Christmas Tree»
Béla Bartók : Colindes, Chants de Noël roumains, sz. 57
George Crumb : A Little Suite for Christmas, A.D.1979
Franz Liszt : Weihnachtsbaum, S. 186

Thérèse Malengreau (piano)
Enregistré en Belgique (2014) – 76’21
ET’CETERA KTC 1515 (distribué par Socadisc)


 Sélectionné par la rédaction





Thérèse Malengreau (née en 1964) consacre son plus récent album à trois recueils de Noël de trois compositeurs célèbres. Ce ne sont pas les premières œuvres qui viennent à l’esprit à l’évocation de leurs noms mais la pianiste belge fait de ce programme de saison un moment poétique finement coloré qui esquisse avec un charme serein les nostalgies comme les joies profondes des multiples facettes des partitions élues. L’Arbre de Noël (1876) de Liszt prête son titre à l’ensemble d’un récital qui propose en premier lieu Colindes, les «Chants de Noël roumains» de Bartók, dans la version originale de 1918, suivis de Une petite Suite pour Noël, A.D.1979 de George Crumb (né en 1929) inspirée par les fresques de la Nativité de Giotto en l’église de l’Arena de Padoue.


Tout en sachant élargir les horizons sonores aux moments opportuns, Thérèse Malengreau crée de ce grand ensemble de miniatures un univers touchant et intime qui contient la «promesse de lumière» que Verlaine associait à Noël et au solstice d’hiver. Son interprétation des deux séries des Colindes de Bartók communique toute la fraîcheur et l’exotisme rythmique et sonore des vingt chants de Noël populaires recueillis et soigneusement annotés par le compositeur lui-même, qui ensuite leur fournit un écrin musical qui exalte discrètement les caractéristiques rythmiques et harmoniques de chacun.


Les Rois Mages inspirent à George Crumb des sonorités orientales qu’il obtient par la modalité et par des techniques avancées de jeux directs sur les cordes qui permettent d’affiner encore ses recherches harmoniques et timbrales – blocages, pizzicati ou glissandi que la pianiste effectue sans nuire au phrasé, avec un naturel confondant. Contemplatifs ou percussifs, toujours expressifs, les sept volets contrastés s’émaillent dans la douceur d’effets nuancés de chants, de chorals, de gongs, de cloches, ou de carillons, le sixième au souffle retenu fondé sur une berceuse prémonitoire du XVIe siècle anglais.


Liszt songeait à sa petite-fille Daniela en écrivant L’Arbre de Noël (1873-1876), mais sa composition hautement savante trace en quelque sorte le parcours géographique de sa vie. Malengreau en accentue l’ampleur et la belle clarté pleine de sève, les douze volets allant par quatre du connu (appropriation lisztienne de chants populaires de Noël) au fantasque et d’une écriture classique qui touche aux modes d’église à un chromatisme prophétique.


C’est une belle aventure – de saison – que l’on peut chaleureusement recommander tant pour la sensibilité et l’élégante précision de l’interprétation que pour son programme bien conçu, original et innovant, qui crée des liens très subtils entre trois compositeurs d’époque et de style tout à fait différents. Les pièces, peu souvent à l’affiche, se mettent en valeur mutuellement, modifiant ainsi l’écoute qui s’en trouve affinée.


Le site de Thérèse Malengreau


Christine Labroche

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com